A N’Djamena, l’Association pour la protection, solutions aux orphelins abandonnés et vulnérables (APSOA) n’arrive pas à contenir les enfants dans son local. Le nombre des enfants augmente et ils sont envoyés dans des familles d’accueil à cause de l’étroitesse du centre.

Le 17 juillet, l’une des plus grandes filles de l’orphelinat APSOA est revenue de l’université de N’Djamena, site d’Ardep-djoumal. Khadija Esther Nanga a décidé de passer voir ses amis, frères et sœurs de l’Association pour la protection, solutions aux orphelins abandonnés et vulnérables (APSOA) à Ndjari. Cette visite, elle le fait souvent pour ne pas s’écarter de ceux qu’elle appelle « les frères et sœurs » dans cet orphelinat. En effet, Khadija Esther Nanga passe ses nuits loin du centre APSOA, faute de place.

L’Association pour la protection, solutions aux orphelins abandonnés et vulnérables (APSOA) fait face à des difficultés en cette période. Son local n’arrive pas à contenir les enfants dont il a la charge. Situé au centre du quartier Ndjari, dans le 8e arrondissement de N’Djamena, le centre d’orphelinat APSOA comporte 6 chambres réparties comme suit : deux chambres à coucher pour filles, une autre pour les garçons, trois bureau dont une coordination, une mini bibliothèque et un salon.

Un local restreint

Une bonne partie des enfants issus de ce centre sont envoyés dans les familles d’accueil. « Il y a une petite partie qui est ici. Nous avons au total 67 enfants dont 34 sont ici dans le centre et je ne cesse de dire que le centre est étroit. Les autres sont dans les familles d’accueil, 10 familles d’accueil. De temps en temps quand il y a des activités, ces enfants viennent assister avant de repartir », a expliqué la présidente d’APSOA, Mianodji Tabitha Haoua.

Cet orphelinat dont l’un des objectifs majeurs repose sur la scolarité des enfants, est obligé d’assurer sa tâche de loin. Les frais, fournitures scolaires et suivi sont faits par des animateurs. « Il y a des animateurs qui passent de temps en temps les voir est-ce que les enfants sont bien logés, encadrés…dans les familles d’accueil. Ces animateurs vont dans les écoles pour vérifier régulièrement est-ce que ces enfants sont réguliers à l’école et on reçoit les bulletins des enfants ». A ce jour, 45 enfants sont inscrits dans des écoles primaires, lycées. Parmi eux, 5 sont à l’université de N’Djamena.

Dans quelques familles d’accueil, certains enfants ont quitté les ménages pour se retrouver dans la rue. Ils sont au nombre de 5. « Quand ils vont chez les parents et les parents n’ont pas de lumière, ou habitent des maisons en terre battue, il y en a qui se révoltent », indique-t-elle.

Plus de 20 enfants enregistrés en 7 mois

Ce centre enregistre plusieurs catégories d’enfants de zéro à 24 ans notamment des enfants abandonnés, des orphelins et ceux que les parents ont confié à cause de leur situation précaire. La plupart des enfants sont amenés au centre par la direction de la petite enfance du ministère de la femme. « Pendant la patrouille des brigades de mineurs, quand ils trouvent ce genre d’enfants dans la rue, caniveaux et autres, ils les prennent et les envoient à l’hôpital pour les tests. Après ils envoient au ministère de l’action sociale ».

De janvier à juillet, la présidente de l’APSOA a indiqué avoir reçu plus de 20 enfants de la part de la direction de l’enfance, mais « on ne nous donne rien », ajoute-t-elle.

Crée en 2011 par un groupe de veuves et veufs, le centre fonctionne grâce aux dons des personnes de bonne volonté. La présidente Mianodji Tabitha indique avoir frappé à la porte du gouvernement pour un soutien, mais en vain. «On a beau frappé à la porte…Il y a une pile de document depuis 2020 sans vous mentir, je n’ai pas voulu écrire une autre demande, parce que je n’ai eu gain de cause ». Après 11 ans d’existence, l’orphelinat appelle le gouvernement à l’aide.