En rapport avec l’amnistie générale accordée par le président tchadien à tous les détenus et exilés politiques, des leaders de la société civile, des avocats, et autres jeunes engagés ont créé l’Action citoyenne pour l’application intégrale de l’amnistie au Tchad. Au cours de la conférence de presse animée ce samedi 10 novembre 2018 à N’Djamena, l’organisation plaide pour une amnistie sans exception.

Pour l’Action citoyenne pour l’application intégrale de l’amnistie au Tchad (ACAIAT), plusieurs détenus doivent bénéficier de l’ordonnance accordant l’amnistie car, ils croupissent depuis des années en prison sans jugement. « Le gouvernement doit savoir que le maintien en prison de tous les détenus politiques est interprété juridiquement comme une détention illégale et abusive au regard du code de procédure pénale et de l’ordonnance n°19/PR/2018 qui accorde l’amnistie générale », a déclaré Manga Jean-Bosco, l’un des porte-parole de l’ACAIAT.

L’ACAIAT a présenté une liste de 73 prisonniers politiques détenus dans les geôles de N’Djamena et d’autres villes parmi lesquels le général Abdelkader Baba Ladé. Pour Me Alain Kagombé, le cas de cet ancien rebelle est le plus flagrant. Il doit bénéficier aussi de cette amnistie mais malheureusement ce n’est pas le cas, a-t-il déploré.

L’ACAIAT déplore l’absence de la mise en œuvre effective de l’ordonnance accordant l’amnistie aux opposants politiques et détenus politico-militaires. Selon les membres de l’ACAIAT, ce comportement remet en cause la politique de la main tendue du président de la République qui ne cesse de lancer un appel aux exilés politico militaires de la diaspora de regagner le bercail afin de contribuer au développement d’un Tchad qu’il estime émergent. Le gouvernement doit donc faire appliquer l’amnistie sans exception.