La nouvelle équipe du Conseil national consultatif de la Jeunesse du Tchad (CNCJT), en bras de fer avec le ministère en charge de la jeunesse, peine à commencer avec ses activités. Déjà l’on enregistre des démissions et dissension au sein de l’organisation. Tchadinfos.com s’est entretenu avec le président du CNJT M. Mahamat Souleyman Djibrine pour des éclaircissements. Interview!

Monsieur Mahamat Souleyman Djibrine, vous êtes le président du Conseil national consultatif de la Jeunesse du Tchad (CNCJT), vous avez pris les rênes de cette organisation, il y a à peine, deux mois et, la situation est déjà tendue. Pourquoi?

Merci de cette opportunité. Je tiens à clarifier l’un des éléments très essentiels sur la situation que traverse le Conseil aujourd’hui. Vous savez que depuis notre élection, nous avons de problèmes avec le ministère en charge de la jeunesse et des malentendus entre nous jeunes. Jusque-là nous continuons à travailler pour privilégier le dialogue afin que cette organisation qui représente la jeunesse puisse trouver sa lettre de noblesse. Nous travaillons d’arrache-pied pour trouver une issue. Soyez rassuré de ce côté même si la situation est encore difficile. Parlant du climat actuel au sein du CNJT, il est certes vrai, nous avons des difficultés. Car, nous sommes une nouvelle équipe qui vient de prendre la tête de l’organisation avec tous les problèmes que vous connaissez. De façon générale, on se bat pour aller de l’avant vers une normalisation de nos relations avec le ministère en charge de la jeunesse. Aujourd’hui les attentes de la jeunesse sont grandes et cela nécessite beaucoup de travail. Nous devons mettre nos divergences de côté pour privilégier les intérêts de toute la jeunesse pour qu’elle apporte sa contribution au processus de développement que notre pays a entrepris.

Pourtant vous enregistrez déjà des démissions !

Oui! Nous avons enregistré une seule démission à ce jour, précisément le 8 novembre 2018. Il s’agit de Mbaïramadji Désiré, secrétaire chargé à la jeunesse et des sports.

Dans sa note de démission, a-t-il signifié pourquoi il a rendu le tablier?

Effectivement il m’a notifié, en tant que président du Conseil, les raisons ayant conduit à cette démission. Nous sommes des êtres humains, chacun a ses limites. Quand vous êtes dans une lutte pour un objectif commun, il faut savoir que ce n’est pas tout le monde qui résistera jusqu’à la fin. Ce n’est pas tout le monde qui aura la même conviction. Ce n’est pas tout le monde qui acceptera de déployer les mêmes efforts pour la lutte. Je comprends Mbaïramadji Désiré, il est découragé par la situation que vit aujourd’hui le CNJT. D’un côté, nous sommes devenus la risée du ministère en charge de la jeunesse. De l’autre côté, nous traversons une crise financière très difficile qui nous empêche de réaliser nos activités. Ce sont ces éléments qui ont joué pour que Désiré quitte le navire.

Vous parlez d’une seule démission alors que des sources concordantes assurent qu’il y a plutôt quatre des membres de votre équipe qui ont démissionné?

Non! Il n’y a qu’une seule personne qui a démissionné. Donc il n’y a qu’un membre démissionnaire dans le bureau du Conseil National de la Jeunesse.

Même si les autres ne sont pas démissionnaires, comme vous le dites, beaucoup vous reprochent de travailler seul. Est-ce que c’est vraiment le cas?

Écoutez, le travail proprement dite n’a pas encore commencé au CNCJ. Il n’y a aucune décision que nous avons prise pour qu’on juge que je travaille seul. Nous sommes en train de courir, chacun de gauche à droite, pour pouvoir décanter la situation dans laquelle nous sommes actuellement. Chaque membre du bureau utilise ses relations pour la normalisation de la situation afin de sortir le CNCJ de cette léthargie. Donc il est trop tôt pour juger notre façon de faire, il faut plutôt attendre un peu.