Dans un quartier de N’Djamena, les uniformes militaires et autres accessoires sont vendus à ciel ouvert. Ce qui suscite bien de questions.

Couvertes de plastique et rangées dans des placards des boutiques ou exposés à l’aire libre dans un quartier de N’Djamena, les uniformes militaires se vendent comme si de rien n’était. Leurs prix varient selon la qualité et la provenance :

  • tenue tchadienne: 10 000 F
  • américaine: 35 000 F
  • française manche courte 25 000 F, longue 35 000 F.

D’autres accessoires comme des rangers, des chèches et des bérets militaires sont également vendus sur ces lieux librement. Pourtant, selon nos informations, la vente des uniformes et autres accessoires militaires est interdite. Mais comment ces tenues se retrouvent vendues aisément comme des simples habits au marché ? Selon nos sources, la plupart de ceux qui se livrent à ce commerce sont des anciens militaires. Pas besoin de présenter une pièce qui atteste que tu es un militaire pour que ceux-là te vendent ce don tu as besoin. La vente se fait comme telle. Ce qui inquiète et suscite des questionnements. Mais la plus grande interrogation est la suivante : est-ce que la vente de ces uniformes à qui on ne sait n’est-elle pas à la base du phénomène de faux agents des forces de l’ordre qui ternissent l’image du corps le plus discipliné ? N’Djamena se souvient encore de l’arrestation d’un faux policier qui faisait ses business dans les locaux du commissariat central.

Faut-il le rappeler, l’uniforme militaire  est réservée à une catégorie de personnes. Confectionnée suivant certaines spécifications, (tissu, couleur, coupe), elle est à usage réglementé. Ces tenues qui se retrouvent vendues actuellement au marché noir, constitue un risque pour la sécurité nationale. Si l’État, à la base, est le fournisseur de ces équipements, il doit veiller à son bon usage. Sinon le danger est grand. Un homme avertit en vaut deux.