Au cours d’un point animé ce 31 juillet, le directeur général de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) a dévoilé comment l’organisation QNET escroque et arnaque les Tchadiens.

Selon l’agence nationale d’investigation financière cette entreprise opère sous plusieurs appellations: QNET, QUEST NET, GOLDEN QUEST, GOLD QUEST, QNET SERVICES etc. “ Il s’agit en réalité d’une seule et même organisations criminelle dont les pratiques sont interdites dans bon nombre de pays”, explique de le directeur général de l’Anif, Souleymane Abdelkerim Cherif. 

“ Le champ d’action de QNET, depuis quelques années, est principalement les pays en voie de développement aux législations souvent poreuses, et une veille sécuritaire désorganisées” ,précise le directeur de l’Anif.

Un mode d’opération pyramidale

Leur mode opératoire est pyramidal, “Il s’agit en réalité d’une escroquerie de type pyramidal inventée aux États-Unis en 1920 par Charles Ponzi et dont les principes opératoires sont bien connus des financiers” , explique Souleymane Abdelkerim Cherif.

Selon les responsables de l’Agence nationale d’investigation financière, QNET a des représentants locaux appelés “représentants indépendants”. QNET commercialise des produits tout à fait ordinaire mais qu’il présente, grâce à un marketing de réseau extrêmement agressif, comme produit miracle. 

Dans ses explications, le directeur général de l’agence nationale d’investigation financière donne des détails de ce qu’il qualifie “d’escroquerie organisée”. “Dans un premier temps,l’adhérent ne débourse pas loin de 500.000Fcfa pour l’acquisition d’un des produits. Ensuite, pour espérer toucher des primes importantes, le nouveau venu sera obligé de trouver, à son corps défendant, au minimum deux adhérents sous peine de voir son investissement tomber à l’eau.” C’est ça qui fait la forme pyramidale.

“ Le but de l’arnaque n’est pas la vente en tant que telle, mais l’adhésion de masse et c’est la masse que ces criminels réalisent des profits énormes. Une escroquerie très savante pour le commun des Tchadiens habitués plutôt à la criminalité dite ordinaire telle que l’abus de confiance, l’escroquerie, le vol, le détournement de deniers publics etc”, fait savoir le directeur de l’Anif.

L’Agence nationale d’investigation financière dit avoir recueilli assez de témoignages des victimes du QNET qui sont entres autres ingénieurs, enseignants, étudiants, hommes et femmes d’affaires, hauts cadres de l’administration publique, etc.

Et beaucoup de leurs victimes auront le sentiment que le système marche, puisqu’elles touchent en contrepartie un peu d’argent. Mais l’argent ainsi obtenu reste toujours en deça de la somme remise. Le principe du paiement est simple: on rémunère les anciens clients avec l’argent des nouveaux entrants et ainsi de suite ; d’où la référence à la pyramide“, souligne Souleymane Abdelkerim Cherif. 

Le DG de l’Anif attire l’attention des concitoyens sur les dangers réels, éprouvés et les conséquences néfastes de ces pratiques. Selon lui, l’incidence financière de leurs activités au Tchad par le biais de leurs représentants est actuellement estimée à 91 764 329 francs CFA. L’Anif rassure qu’elle connait les membres locaux de leur réseau qui est désormais désactivé. 

Par ailleurs, l’Anif invite les parlementaires à se pencher et légiférer à titre préventif sur cette forme de criminalité économique et ainsi faire interdire tout type de commerce qui use et utilise le système de PONZI.