Commémorant le 10ème anniversaire de la Convention de Kampala, le Comité international de la Croix-Rouge au Tchad a organisé une table-ronde sous-régionale sur le droit international humanitaire et le déplacement interne.

Placée sous le thème « Droit international humanitaire et Convention de Kampala : prévenir et répondre au déplacement interne dans la région du bassin du lac Tchad », la table-ronde organisée par le Comité international de la Croix-Rouge au Tchad a réuni les représentants des Etats du Cameroun, du Niger, du Nigéria et du Tchad, pays hôte.

Selon les termes de référence, le contexte qui justifie la tenue de cette table-ronde est l’augmentation du nombre des personnes déplacées internes (PDIs) sur le continent africain qui devient une préoccupation pour les Etats. Rien que dans le bassin du lac Tchad, on dénombre 2,5 millions de personnes déplacées, souligne le document.

Ainsi, l’objectif principal de cette rencontre a porté sur la mise en œuvre effective de la Convention de Kampala sur la protection et l’assistance des personnes déplacées en Afrique. Cette convention fournit un cadre de référence globale permettant de guider les États dans leurs réponses au déplacement interne, afin d’améliorer la vie quotidienne de nombreuses PDIs en Afrique, y compris dans des situations de conflits armés. « Pour réaliser tout son potentiel, la Convention doit être systématiquement mise en œuvre par les États », explique Myriam Raymond-Jette, conseillère juridique régionale du CICR. Pour mieux aborder le sujet, plusieurs sessions portant sur la thématique ont été inscrites au programme.

En plus des discussions portant sur la mise en œuvre de cette Convention, la table ronde a été l’occasion d’évaluer les lois ou politiques nationales en vigueur ou leur absence dans les pays du bassin du lac Tchad et d’explorer les moyens de renforcer la coopération sous régionale en vue de l’application effective de la Convention.

Pour la représentante du ministère de l’Administration du territoire et de la Gouvernance locale, Amina Kodjiyana, les défis pour le Tchad sont axés sur les points suivants :

  • La transposition de la Convention de Kampala en loi nationale ;
  • La vulgarisation des textes propres aux déplacés internes ;
  • L’enregistrement et l’enrôlement des personnes déplacées internes dans la province du lac Tchad ;
  • L’enregistrement de naissance ;
  • L’appui aux activités économiques et à l’éducation.

« A la suite de cet atelier, mon département s’engage à définir clairement les obligations, les responsabilités et le rôle des acteurs non étatique et des acteurs concernés à travers le projet de loi sur les déplacés internes », a-t-elle annoncé.

Dans le même sillage, la rencontre a permis également de discuter avec les représentants des PDIs et des communautés d’accueil des difficultés rencontrées par les États pour prévenir le déplacement interne et pour faire face à ses conséquences. Des propositions sur les mesures que les États pourraient prendre ont été mises de l’avant.

Le panel du CICR lors de la conférence-débat

Relativement à cette table ronde, le CICR a organisé une conférence-débat sur son rapport intitulé “Déplacement en temps de conflit armé : Comment le DIH protège dans la guerre et pourquoi c’est important”. C’est une étude réalisée par Cedric Cotter, chercheur en Droit et politiques. Selon lui, cette étude vient confirmer celles menées antérieurement par d’autres organisations internationales œuvrant dans l’humanitaire.   L’exposition de peintures intitulée « J’ai dû tout quitter » sera également présentée – des portraits racontent l’histoire de plusieurs PDIs en République Centrafricaine et au Tchad.

A la clôture des travaux, les participants ont fait des recommandations aux Etats portant:

  • La planification, gestion et suivi des activités humanitaires ;
  • Le Droit international humanitaire et Convention de Kampala, mise en œuvre nationale et la diffusion ;
  • La protection des personnes déplacées internes ;
  • Fournir une assistance humanitaire aux personnes déplacées internes.

Les résultats de cette table-ronde, je l’espère, contribueront à faire avantage la domestication de la Convention de Kampala“, a souhaité le chef de délégation du CICR au Tchad, Khoder El Tari.