Dans sa stratégie de protection des populations sous son mandat, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés apporte divers appuis aux   groupements  dans le cadre des activités d’amélioration de leurs moyens d’existence.

Désireuses de sortir de la dépendance de l’assistance humanitaire, les femmes réfugiées se sont constituées en groupements pour développer des activités génératrices de revenus qui leur permettent de se prendre en charge et subvenir ainsi aux besoins de leurs familles. Ceci en complément aux vivres et autres formes d’assistance qu’elles reçoivent de l’agence des Nations Unies en charge des réfugiés. Ces groupements bénéficient de l’appui technique et financier du HCR à travers ses partenaires de mise en œuvre, en particulier la Fondation Luthérienne Mondiale et CARE Tchad, qui assurent leur encadrement et suivi en vue d’atteindre le but, celui de l’autonomisation.

Réunies par groupe de 10 personnes, ces femmes mènent des activités aussi riches que variées telles le maraichage, la couture, la coiffure, le petit commerce etc. Les revenus leur permettent d’assurer la scolarité de leurs progénitures et de couvrir bien d’autres besoins vitaux de la famille. Selon le responsable de la section Moyens d’existence à la sous délégation UNHCR de Gore, Yves Amoussougbo, on compte environ quatre-vingt (80) groupements de femmes réfugiées répartis  dans les quatre camps installés dans le département de la Nya-Pende, à savoir Amboko, Gondje, Doholo et Dosseye. Cet appui du HCR à travers ses partenaires, a-t-il souligné, permet aux membres des différents groupements d’assurer leurs besoins vitaux à 44% selon le rapport des évaluations AGDM (Age, Gender, Diversity and mainstreaming) conduites l’année dernière par le HCR dans les camps.

Au départ, les membres de ces groupements reçoivent des formations pratiques et du matériel de travail. Sur le plan, financier, chaque groupement reçoit un crédit d’un montant de quatre cents mille (400.000) francs FCA afin de démarrer ses activités dans le camp. Mais déjà depuis peu, les bénéficiaires que nous avons interrogés ressentent les retombés de cet appui.

Certaines femmes affirment en effet qu’elles parviennent à se  prennent en charge depuis qu’elles se sont lancées dans les activités génératrices de revenus. En témoigne Madame Narhingam Marie, veuve de 55 ans mère de 5 enfants, qui vit au camp de réfugiés d’Amboko depuis 2003, et qui exerce  l’activité de maraichage depuis 2004. « Grâce à ce travail, je parviens à compléter la ration alimentaire que je reçois du HCR car on ne reçoit pas tout ce qu’il faut pour bien manger ; avec ça, je suis capable de payer les frais de scolarité de mes enfants » dit-elle avec fierté.

Elle est soutenue dans ses propos par une autre femme, Maimouna Mahamat, 25 ans, mère d‘un enfant et présidente du groupement « Restaurant » de Doholo. Celle-ci se félicite du soutien du HCR et de ses partenaires parce que les activités qu’elle mène l’empêchent, dit-elle, « à recourir à d’autres moyens peu glorieux pour gagner sa vie et satisfaire aux besoins de sa famille », un comportement qui s’observe dans certains camps et qui est inhérente à des situations de précarités auxquelles sont exposés les refugiés plus particulièrement les femmes et les jeunes filles.