La coopérative des fabricants de cantines, brouettes et autres matériels fabriqués à base de fer existe depuis 1992 à N’Djamena. La fabrication se fait de manière archaïque et artisanale mais la qualité est irréprochable. Votre site Tchadinfos.com vous fait découvrir le talent et le savoir-faire de ces artisans dont on parle peu.  

Au marché de Diguel, vers la sortie Nord de N’Djamena, bruits de marteau et d’enclume s’entremêlent. Plus on avance, plus le bruit s’intensifie. L’endroit ressemble à un garage automobile abandonné. Mais il s’agit bien du site de fabrication des brouettes, pelles, pioches, cantines et la liste des produits n’est pas exhaustive.  Plus étonnant, les matériels et autres produits fabriqués de manière artisanale sur ce site sont plus appréciés par les Tchadiens que ceux venant de l’extérieur. « Les brouettes qu’ils fabriquent ici peuvent faire facilement 7 à 8 ans contrairement à celles du Nigeria ou je ne sais pas d’où qui se gâte juste après avoir fini un chantier», apprécie un client.

En plus de l’ingéniosité de ces artisans, le secret de leur fabrication se cache aussi dans les matières premières qu’ils utilisent. Ce sont les carcasses des tonneaux et des tôles qu’ils achètent auprès des enfants de la rue ou même de certains vendeurs occasionnels. Encore, les prix sont raisonnables. Le prix  d’une brouette importée par exemple est à 25 000 ou 30 000F CFA  alors qu’une brouette artisanale ne coûte que 15 000F CFA.

Selon le Président de la coopérative, Ahmat Alhadi, tous les matériels fabriqués sont calqués sur des modèles de fabrication industrielle venant d’ailleurs. « On peut reproduire tout ce que nous voyons », dit-il. 

une vue des brouettes et autres matériels par la coopérative

La coopérative des fabricants des matériels à base de fer est fondée depuis 1992 et compte aujourd’hui plus de 500 membres c’est-à-dire fabricants. « Mais jusqu’ici, on a reçu aucun soutien et surtout aucune formation de la part de l’Etat », se plaint son président.

De telles initiatives nécessitent un soutien et un recyclage pour la valorisation. Le ministère de l’artisanat et celui des petits métiers sont interpellés à appuyer ce secteur qui rappelle la période de l’âge de la pierre taillée.