N’Djamena, la capitale tchadienne a abrité du 3 au 7 décembre 2018 la 47ème réunion ministérielle du comité consultatif permanent des Nations-Unies en charge des questions de sécurité en Afrique centrale. Le projet d’appui à la mise en oeuvre de la Convention de Kinshasa a été lancé lors de ces assises.

Cette réunion vise à faire le point de la situation géopolitique et sécuritaire dans les onze pays membres de l’UNSAC. Trois rencontres majeures ont marqué cette 47ème réunion ministérielle de l’UNSAC.

Déjà le 3 décembre, les points focaux de l’UNSAC se sont retrouvés pour préparer le terrain. Du 4 au 6, la réunion des experts de l’UNSAC. Lors de cette réunion, les experts ont discuté des défis liés à la paix et à la stabilité au niveau régional, y compris les questions transfrontalières. Dans ce registre, plusieurs dossiers ont été inscrits au centre des échanges entre autres la piraterie maritime dans le golfe de Guinée, les activités des groupes terroristes comme Boko Haram dans le Bassin du Lac-Tchad, l’armée de résistance du seigneur (LRA), le mercenariat et le crime transnational, les menaces sécuritaires liées au pastoralisme et à la transhumance. La réunion consultative a réuni le Tchad, par ailleurs pays hôte, l’Angola, la RCA, le Cameroun, le Burundi, la RDC, la Guinée Equatoriale, le Rwanda, le Sao-Tomé et Principe et le Gabon.

Le 7 décembre 2018 a été ouverte la session ministérielle qui a réuni les ministres des Affaires étrangères, de la sécurité, de la Défense des pays membres de l’UNSAC et des entités onusiennes ayant titre d’observateur au Comité. A cette session, le rapport par les experts à l’issue de leur réunion du 4-6 décembre a été validé. En marge de cette rencontre des ministres, le projet d’appui à la mise en oeuvre de la Convention de Kinshasa a été lancé. Cela s’est concrétisé par la signature d’un Mémorandum  d’entente entre le Secrétariat général de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC) et le Bureau régional des Nations-Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA).

Selon le secrétaire général de la CEEAC, Ahmat Allami, cette session vient réconforter la position des Etats à lutter pour la sécurité dans la sous-région. Il ajoute que cette réunion est lieu de discuter des questions liées à l’insécurité dans la sous-région.

La 47ème réunion s’est tenue dans un contexte mondialement  difficile marqué par l’accélération du changement climatique, le recul du multilatéralisme mais aussi le risque de confrontation entre les Etats menaçant ainsi la paix internationale explique le SG de la CEEAC.  « La persistance et le développement du terrorisme violent, la problématique du pastoralisme et de la transhumance qui nécessitent une réflexion en vue d’aboutir à des solutions qui préservent la paix qui est indispensable à notre développement »,  poursuit ce dernier.

Pour  le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies pour l’Afrique centrale, François Louceyni Fall, la question de l’insécurité dans la sous-région est itérative. C’est pourquoi il est pour lui donc important de redoubler d’efforts afin de relever le défi sécuritaire mais aussi renforcer les mécanismes de gestion et de promotion de la paix et de la démocratie.  « La crise économique dans la sous-région qui a astreint les Etats à des mesures d’assainissement économique et financière doit être accompagnée par le dialogue avec les partenaires sociaux afin de prévenir les troubles sociaux et les violences », a-t-il exhorté.

Le ministre d’Etat, ministre secrétaire général de la présidence de la République, Kalzeubé Pahimi Deubet, s’est réjoui de la tenue de la réunion dans la capitale tchadienne. Celle-ci témoigne l’attachement des chefs d’Etat de la CEEAC, de l’Union Africaine (UA) et des Nations Unies (UN) à la sécurité des biens et des personnes dans la sous-région enchaîne-t-il.

Aux termes des assises, un nouveau bureau a été mis sur pied. Le Tchad, à travers son ministre de la Justice, Djimet Arabi, présidera le bureau pour les six mois prochains avec l’aide de la RDC, l’Angola et la Guinée Equatoriale. La 48ème réunion du bureau consultatif permanent des Nations-Unies aura en RDC en 2019. La date sera fixée par voie diplomatique.