L’UNESCO et la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) ont signé un accord de financement d’un montant de 6.456.000 dollars EU. La cérémonie a eu lieu le 29 mai 2017 au siège de la CBLT à N’Djamena.  Cet accord s’inscrit dans le cadre du projet intitulé « Appliquer le modèle des réserves de biosphère transfrontières et des sites du Patrimoine mondial pour promouvoir la paix dans le bassin du lac Tchad par la gestion durable de ses ressources naturelles ».

Le projet au centre de l’accord entre l’UNESCO et la CBLT constitue une composante du Programme de réhabilitation et de renforcement de la résilience des systèmes écologiques du Bassin du lac Tchad (PRESIBALT), financé par la Banque Africaine de Développement. Il a comme objectif de renforcer les capacités des États membres de la CBLT (Tchad, Cameroun, République centrafricaine, Niger et Nigeria) à sauvegarder et gérer durablement, au-delà des frontières, les ressources hydriques, biologiques et culturelles du bassin du lac Tchad. Notamment, à travers une approche multisectorielle basée sur les principes des réserves de biosphère et sites du Patrimoine mondial ainsi que des outils du Programme hydrologique international afin de favoriser la réduction de la pauvreté et de promouvoir la paix.

Les activités seront mises en œuvre sur une durée de trois ans et consistent notamment à actualiser les connaissances, renforcer les capacités institutionnelles, techniques et économiques et restaurer les écosystèmes. En outre, ces résultats ces activités permettront d’identifier des sites éligibles aux statuts de Reserve de biosphère et /ou de site du patrimoine mondial.

Dans son allocation, le Secrétaire Exécutif de la CBLT, Sanusi Imran Abdullahi s’est réjoui de l’aboutissement de ce partenariat avec l’UNESCO entamé depuis plusieurs années et a appelé à agir vite pour la sauvegarde du lac Tchad, en mettant l’accès sur des réalisations concrètes impliquant les communautés locales, particulièrement les femmes et les jeunes.

Le Directeur du Bureau de l’UNESCO à Abuja, Yao Ydo a mis l’accent sur le caractère exemplaire de cette coopération qui combine l’expertise de l’UNESCO dans les domaines hydrologique, écologique, culturel, des sciences sociales et de l’éducation, pour promouvoir la Paix et le Développement durable.

Quant au secrétaire général du ministère en charge de l’eau, Mahamat Alifa Moussa, représentant son ministre de tutelle, il a fait part de son appréciation, du fait que l’UNESCO ait pris la mesure des enjeux de sauvegarde du lac Tchad et a souligné le rôle catalytique qu’une inscription au patrimoine mondial pourrait représenter à cet égard.

L’UNESCO et la CBLT ont à cette occasion lancé un appel à la communauté internationale pour une mobilisation forte et une synergie d’action en faveur de la sauvegarde du lac Tchad. Ce nouveau projet est porteur d’optimisme dans la mesure où il est entièrement financé par une institution africaine, dans une volonté d’intégration sous régional renforcée.

Le lac Tchad est le quatrième plus grand lac d’Afrique, et le plus grand d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Son bassin constitue une importante source d’eau douce qui fait vivre plus de 30 millions de personnes. Il a malheureusement perdu 90% de sa superficie au cours des trois dernières décennies du fait notamment des changements climatiques. Il est inscrit sur les Listes indicatives du Tchad, du Niger et du Cameroun, relatives au patrimoine mondial.