La population tchadienne court de grands risques sur le plan sanitaire. Les faux médecins qui se font appeler pompeusement docteur pullulent et envahissent les structures sanitaires et les rues se livrant à des actes non autorisés. L’Ordre national des Médecins du Tchad s’inquiète de cette situation qui ne cesse de prendre de l’ampleur et menace de faire punir tous ceux qui se seront mis au travers de la déontologie médicale.

« La santé n’a pas de prix » dit-on. Mais à N’Djamena pour ne pas dire au Tchad, des faux médecins se comptent en nombre. Dans les structures sanitaires tout comme dans l’informel, ces personnes prétendent soigner tout type de maladie quel que soit le degré. A moto ou à voiture, ils font le tour de la capitale, faisant la publicité de leurs produits à l’aide des haut-parleurs.

« Ces vendeurs d’illusion » comme les nomme le président de la Commission d’éthique, de discipline, de conflits et des affaires Juridiques de l’Ordre national des médecins du Tchad, se font appeler « docteurs », bien qu’ils n’aient pas suivi une formation ni en médecine ni en pharmacie. Pire encore, dans les hôpitaux ou dans les quartiers, tout le monde ou du moins tous ceux qui s’occupent de la santé des populations usurpent la fonction de médecin et se permettent de prescrire des médicaments aux citoyens souffrants. Pourtant, le code de la déontologie médicale interdit strictement cela. Pour Dr Brahim Mahamat Haggar, président de la commission d’Ethique de l’OMT, « ce désordre contribue de manière non-négligeable au taux élevé de mortalité dans notre pays. L’usurpation de titre est un délit pénalement condamnable », ajoute-t-il.

Tout corps soignant n’est pas médecin et ce n’est pas tout le monde qui est habilité à prescrire un médicament à un malade. « La santé est la chose la plus précieuse que nous possédons, soyons jaloux dans sa préservation », conseille Dr Brahim Mahamat Haggar. « Désormais nous allons suivre ces médecins qui ne font pas bien leurs travaux. Ceux-là seront convoqués et punis par la loi », conclut-il.