Les médicaments de la rue tuent. L’on ne le dira jamais assez.  Mais le phénomène semble avoir la peau dure. Le délégué général du gouvernement auprès des communes de N’Djamena, Adago Yacouba a au cours d’une rencontre avec les maires des 10 arrondissements insistés sur les dangers que représente la vente illicite des médicaments.

Cette rencontre a pour objectif de sensibiliser les maires des 10 communes de N’Djamena pour mener des actions concrètes afin de mettre un terme à cette pratique qui prend des proportions inquiétantes et constitue un danger pour la population. C’est un problème qui échappe au contrôle du gouvernement : « Ces activités de vente illégale des médicaments de la rue engendrent un manque à gagner colossal pour l’État. Car elle échappe totalement aux fiscs et échappe également aux efforts du gouvernement qui dépense énormément des moyens pour la prise en charge des malades. Ces médicaments mal conservés et surtout d’origines douteuses qui sont dosés ou surdoses et contenant des substances qui ne répondent à aucun principe sont à l’origine de l’augmentation du taux de moralité et de morbidité », relève le délégué et tire l’attention sur la prolifération des dépôts pharmaceutiques qui pullule la capitale et sans norme : « Certains ne disposent pas d’autorisation et ne sont pas détenus par les professionnels. Cela constitue un risque pour la santé ».

L’exercice de la pharmacie est règlementé par un ensemble des textes de la République. Par conséquent, l’ouverture des établissements pharmaceutiques doit respecter ces textes. Afin de préserver la santé de la population, l’application de ces textes relève de la responsabilité de tous. Un appel est lancé aux maires d’engager une action commune avec l’Ordre National des Pharmaciens du Tchad et le ministère de la Santé pour protéger la population. « La meilleure lutte doit commencer par une sensibilisation de la population et des vendeurs eux-mêmes », interpelle-t-il. Le docteur Masna Ratsala, Président l’Ordre National des Pharmaciens du Tchad, a indiqué pour sa part que la vente des médicaments ne respecte pas les normes. « Il y a des textes qui disent qui doit vendre les médicaments et qui ne doit pas le faire. Tout est clair et tout est dans les textes règlementaires. La loi 24 relative à la pharmacie dispose que nul ne peut vendre des médicaments s’il n’est pas diplômé ou possède un diplôme en pharmacie. Mais, il y a de cela une dizaine d’années, le nombre de pharmaciens était très insuffisant et la loi 24 avait autorisé un certain nombre de paramédicaux tels que les infirmiers diplômés d’État, les Assistants en pharmacie d’ouvrir ce qu’on appelle dépôts pharmaceutiques. Ces dépôts doivent détenir dans leurs locaux que des médicaments qui sont inscrits sur une liste détenue par le ministère de la Santé. Donc tous ces médicaments que vous voyez dans la rue   sont entrés de manière illégale et met la population en danger », renseigne-t-il.

Aujourd’hui à chaque coin de rue, des étals sont disposés pour vendre les produits pharmaceutiques. Pourtant ces produits sous l’effet de la chaleur perdent leur substance et deviennent des poisons pour l’organisme. Ces pharmacies parallèles sont, au fil des ans, appréciées par la population de par leur proximité et le coût des médicaments qu’elles proposent.

Shalom M