De l’eau glacée, du jus d’oseille ou de citron vendu dans des glacières sont prisés par les N’Djaménois en cette période de chaleur. Mais, la grande partie ignore le danger encouru.

Sous un soleil ardent, d’au moins 38° degré à l’ombre, des jeunes s’adonnent à une activité lucrative. Celle de la vente d’eau fraîche ou autres rafraîchissements aux citoyens accablés par la chaleur. Dans des brouettes ou dans des voitures à bras appelées communément “pousse-pousse”, ils transportent de l’eau et/ou du jus d’oseille et de citron dans lesquels ils mettent de la glace. Une glace souvent fabriquée dans des conditions qui respectent peu les normes d’hygiène. Selon les spécialistes, ces glaces ne sont pas destinées à la consommation directe. Pourtant de nombreuses personnes consomment ces rafraîchissements de qualité douteuse.

Les récipients dans lesquels sont embouteillés l’eau ou le jus sont ramassés lors des fêtes et parfois dans des poubelles. Les conditions dans lesquelles ces eaux sont embouteillées et se vendent restent à désirer. Mahamout, boutiquier rassure cependant que l’eau qu’il vend provient du robinet et les bouteilles ne viennent pas des poubelles.

Du côté des vendeurs comme celui des clients, l’entente semble être parfaite. Le prix de ces eaux fait l’unanimité. « Avec une pièce de 50 francs, je trouve une bouteille d’eau bien fraîche. Ce qui me fait économiser au moins 200 francs CFA. Pour moi, il n’y a pas de risque en prenant cette eau parce que les bidons sont bien lavés avec du savon » nous laisse entendre Montordé Frédéric devant une boutique au quartier Chagoua. Si les uns consomment ces eaux dans l’ignorance qu’il n’y a pas de risque, d’autres par contre en consomment par pure contrainte financière. « Vous savez qu’utiliser 250F ou 500F pour l’eau à chaque fois qu’on a soif n’est pas donné à tout le monde ici à N’Djamena. Je suis bien conscient des risques que je cours en consommant cette eau, mais je le fais par manque de choix. Tout dépend du pouvoir d’achat », nous explique Ali Missikia.

La qualité de l’eau en elle-même ne constitue vraiment pas un danger immédiat si bien qu’elle n’est pas traitée moins encore la qualité de la glace. Là où le bât blesse, ce sont les conditions dans lesquelles les bouteilles sont utilisées pour servir. Les enfants fouillent partout dans la ville, les poubelles et autres lieux, pour récupérer les emballages des eaux minérales déjà utilisées et jetées pour les réutiliser à nouveau. Cette opération se fait sans tenir compte des conditions hygiéniques.