De l’échangeur au marché de Dembé, jeunes filles et garçons alignés en bordure de route, vendent des laits de toilette, des crèmes, des pommades, des jus, des yaourts, entre autres, pour le bien ou le péril des Tchadiens.

En ces moments de chaleur au Tchad, plus précisément à N’Djaména, des produits de beauté, aliments et boissons sont vendus sous un soleil ardent d’une température élevée, variant généralement entre 30 à 40°C. Or, sur l’emballage de ces produits, il est généralement indiqué qu’ils devraient être conservés au frais, du moins dans un environnement à 25°C. Dr Ndonita Zola, assistant-dermatologue dans une clinique dermatologique de la capitale nous informe sur les dangers de l’utilisation des produits de beauté exposés au soleil. Il fait savoir que les laits de beauté fabriqués avec des dosages non recommandés, notamment d’hydroquinone ou d’autres composants chimiques, sont initialement des véritables dangers pour la peau. Lorsqu’ils sont exposés au soleil, ils deviennent nocifs. « Ces laits de beauté dont la plupart est éclaircissant, détruisent le pigment conduisant ainsi à plusieurs conséquences. Ils sont la cause d’une peau bigarrée c’est-à-dire une peau à multiples couleurs. Ils peuvent être la cause du cancer de la peau et des infections lorsque les bactéries traversent les pores », précise le Dr Ndonita Zola. D’après le dermatologue, la peau est le plus grand organe de l’homme qui nous protège contre les rayons ultraviolets. Quand elle est agressée et détruite, elle est dès lors exposée à plusieurs risques. Par conséquent, ce dernier conseil de ne pas payer ces produits exposés au soleil. «  Le mieux serait de les payer dans les boutiques spécialisées en cosmétique, du moins il faudra utiliser les crèmes ou laits de toilettes adaptés à sa peau. La meilleure crème reste le beurre de karité » suggère-t-il.

De même, les aliments et boissons tels que les jus, les yaourts, les beignets, les criquets, les fruits, pour ne citer que ceux-là, représentent un danger pour la santé une fois qu’ils ont subi l’effet des rayons du soleil. « Ces aliments vendus au soleil en bordure de route sans aucune condition d’hygiène donnent lieu aux Salmonelloses (typhoïdes), des amibiases, etc. Aussi, il faut savoir que la chaleur détruit les micros nutriments (les vitamines, le zinc, le fer, etc.) que contiennent ces aliments et qui sont indispensables au fonctionnement de l’organisme ». Informe le dermatologue, par ailleurs nutritionniste. En outre, ils perdent habituellement leurs goûts.

Sur le trottoir, au marché de Dembé, suivant les commentaires des uns et des autres, ces produits seraient arrivés à date d’expiration, ils seraient frelatés. Chose démentie par les vendeurs qui estiment qu’il n’y a pas de différence en termes de qualité entre leurs produits et ceux vendus dans des boutiques et alimentations. Pourtant ils sont tout de même exposés aux rayons ultraviolets du soleil. L’une des vendeuses de ces produits au marché de Dembé ne voit aucun inconvénient à cela. Toutefois, ils coutent moins cher que ceux vendus dans les boutiques. « D’ailleurs, des fois nous protégeons nos marchandises avec des parasoleils. Les boissons telles que les jus et yaourts nous les mettons dans des glacières ou des bassines remplies d’eau pour ne pas qu’ils deviennent chauds » affirme la vendeuse.  Les clients quant à eux semblent ne pas s’intéresser à la qualité, ce qui les importe c’est le prix.