La marche des professionnels de la justice et la nomination par décret du Gong de Léré sont les sujets qui retiennent particulièrement l’attention des journaux tchadiens parus la semaine dernière.

Avocats, notaires et huissiers dans la rue

Les événements sanglants d’Abéché fin janvier et de Sandana début février continue à faire parler. Après la marche des ressortissants du Grand Moyen Chari le 15 février, c’était au tour des avocats, huissiers et notaires de manifester leur colère. Ce à cause de ces événements, singulièrement de Sandana, que l’hebdomadaire Le Pays qualifie de « Trop c’est trop » mais plus généralement pour le respect des droits humains et la justice. Ainsi, en plus d’avoir observé un arrêt de travail de trois jours, ils ont marché le 21 février 2022.

« Haro sur l’injustice », titre à sa Une N’Djamena Hebdo à ce sujet, caricature des hommes en toge noire à l’appui.

« La missive des hommes en toge à Kaka », indique de son côté Abba Garde. Le journal souligne qu’au terme de leur marche, les avocats, notaires et huissiers ont remis une lettre ouverte à l’intention du chef de l’Etat. Une lettre dans laquelle il lui rappelle que la justice est un droit fondamental reconnu à chaque être humain avant de lui demander de rendre à la justice tchadienne ses lettres de noblesse en la rendant indépendante de l’exécutif.

« Une marche bien encadrée par la police et qui s’est déroulée dans le respect et le calme », précise le quotidien le Sahel.

La nomination du Gong de Léré fait parler

Après le décès du Gong de Léré Ahmadou Payanfou annoncé le 15 février 2022, un décret a nommé le lendemain son fils Ousmane Zoutané Payanfou pour lui succéder. Mais cet acte a du mal à passer en pays moundang. Pour la Voix, c’est pour la première fois qu’un Gong est nommé par décret. Ce qui amène le journal à conclure que « la dynamique des mécanismes de désignation, chers à la culture moundang semblent être altérés par les textes de la République ».

« Crispation à Léré », alerte quant à lui N’Djamena Hebdo. « Alors que le peuple moundang n’a pas encore fini de faire le deuil de son défunt roi annoncé officiellement le 15 février, la nomination du nouveau Gong de Léré par décret vient sonner un autre tambour funéraire à l’enterrement de sa culture ». Le peuple moundang connait un double deuil, conclut Hebdo.