Le départ du gouvernement de Mahamat Ahmat Lazina et la difficile période que traverse Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’Union africaine sont au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

« Lazina victime de son immaturité »

Le ministre en charge de la Jeunesse, Mahamat Ahmat Lazina a été éjecté du gouvernement de transition, phase 2, un mois après sa formation. Il est le seul à être débarqué suite à une sortie sur les réseaux sociaux. « Nous, tous au niveau du ministère de la jeunesse, avons réglé nos problèmes et nous avons transmis une liste qui doit être respectée. Même au niveau de la présidence, ils n’ont pas le droit de changer. J’ai demandé à Gali et il m’a dit que c’est Limane qui s’est enfermé pour faire le travail. Il a même inséré le nom de sa femme », rapporte Le Potentiel, l’écrit de Lazina. Une sortie consécutive aux protestations sur la désignation de ceux qui doivent représenter les jeunes au Conseil national de transition, le parlement provisoire dont le dialogue national a décidé que ses membres passent de 93 à 197.

« Il a eu pour son compte », écrit Le Visionnaire qui semble se réjouir de ce départ. Pour ce journal, le désormais ex-ministre de la Jeunesse a cherché à se défendre « tout en ignorant le principe sacré et cardinal de la solidarité gouvernementale ». Le canard étaye cette assertion par la célèbre phrase du Français Jean-Pierre Chevènement : « Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l’ouvrir, ça démissionne ».

L’Observateur va dans le même sens en soulignant que Lazina est victime de son « immaturité ». Le journal fondé par Sy Koumbo Singa Gali estime que Lazina doit apprendre à « fermer sa gueule quand il est dans le système en train de manger ». Et de poursuivre que l’ex-opposant entré dans le premier gouvernement formé par les militaires qui ont pris le pouvoir en avril 2021 doit en ce moment se demander « quelle mouche l’a piqué à publier ce genre de propos sur les réseaux sociaux ».

Moussa Faki Mahamat dans le viseur

Le président de la Commission de l’Union africaine traverse sans doute une période difficile. Suite à la prolongation de deux ans de la transition et la possibilité pour les militaires qui ont pris le pouvoir en avril 2021 d’être candidats aux élections post-transition ainsi que la violente répression des manifestations du 20 octobre 2022, Moussa Faki a soumis un rapport au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine en lui demandant de sanctionner les autorités tchadiennes. Mais les pays membres du CPS n’ont pas pu accorder leurs violons et le pays a pour l’instant échappé aux sanctions.

« Moussa Faki Mahamat, le fossoyeur du Tchad ? », se demande à ce sujet La Voix. L’hebdomadaire estime que désormais, le Tchad ne comptera plus sur l’un de ses « illustres fils parvenu à la tête de l’Union africaine (UA), grâce à la carrure diplomatique et à l’aura sans commune de feu Maréchal Idriss Déby Itno ». Ce journal qui affirme que les « frasques actuelles [de Moussa Faki] frisent une ingratitude la plus aigüe et un nombrilisme inavoué » l’accuse, lui qui est « à couteaux tirés avec Mahamat Idriss Déby Itno et sa clique » de préférer enfourcher le cheval de « règlement de compte, avec un objectif clairement affiché : rendre la vie dure au président de la transition, dont les ambitions ne sont guère exprimées, mais dont les faits et gestes portent à croire que le ‟petit” ne laissera pas le pouvoir à un civil démocratiquement élu ».

Un autre document à charge contre le président de la Commission de l’UA a circulé ces derniers jours. « Moussa Faki Mahamat : L’enquête interdite. Despotisme, harcèlements, viols, corruption : la face cachée de celui qui se voit président du Tchad dévoilée ». Tel le titre de ce document produit par « le collectif des journalistes africains indépendants soucieux de dénoncer l’immoralité et la déloyauté ».

Un document que Le Potentiel qualifie d’ « Un torchon de bas étage ». Le journal de Bruce Djim-Adjim voit la main du pouvoir derrière ce document. « Ce sont des tirs issus des plumes d’un collectif des journalistes prétendument indépendants qui visent notre illustre compatriote, Moussa Faki Mahamat dont les compétences diplomatiques et la probité morale ne souffrent d’aucune contestation sur le plan continental ». Le journal d’asséner que « les commanditaires de ce brûlot croient ainsi ternir l’image du président de la Commission de l’Union africaine dont le rapport sur les événements du 20 octobre au Tchad s’est voulu objectif ».