Le pré-dialogue de Doha entre le gouvernement et les groupes armés et la grève des magistrats continuent à alimenter les colonnes des journaux tchadiens. Bienvenue à votre revue de presse hebdomadaire.

Qu’attendre du pré-dialogue de Doha ?

Commencé le 13 mars 2022, le pré-dialogue entre le gouvernement tchadien et les groupes armés traine en longueur à Doha au Qatar. La faute à de nombreuses interruptions dues à des difficiles tractations.

Tout de même les choses semblent évoluer, à en croire Déclic. « Le Qatar recoupe les propositions », informe le journal de Paris-Congo. L’hebdomadaire note en effet qu’après de nombreux reports et tractations, le Qatar a accepté d’être médiateur (au lieu simplement de facilitateur) et qu’il est en train de recouper les propositions des deux camps.

Pour Le Temps, c’est peut-être trop tôt de dire, « comme le pensent déjà certains » que Doha est un « échec ». Mais, relève-t-il, « les discussions ne seront pas du tout aisées…Surtout que les intérêt divergent ».

Une situation qui inquiète le conseiller national, Djimet Clément Bagaou. Dans les colonnes du quotidien Le Sahel, le président du Parti démocratique du peuple tchadien (PDPT) pense que les « bonnes choses » pour le Tchad ne se décident pas à l’extérieur. Pour lui, c’est « un business que les gens sont en train d’organiser à Doha ».

« L’espoir perdu à Doha », en vient à conclure N’Djamena Hebdo. Selon ce canard, « les tergiversations qui s’observent à Doha » depuis le mars à l’ouverture des négociations entre le gouvernement de transition et les mouvements, expliquent « clairement que rien de sérieux ne sortira de Doha pour espérer mettre fin à la guerre au Tchad ».

Ce qui amène Abba Garde, sur un ton pessimiste, à craindre le pire. « Après Doha : feu à l’horizon », titre-t-il. Le journal de Moussaye Avenir De La Tchiré estime que le Conseil militaire de transition « n’a rien à perdre » s’il négocie dans la « plus grande sincérité », avec les mouvements politico-militaires « authentiques, pour une paix définitive », même si cela n’arrange pas la France qui voit dans le « cycle infernal de la guerre au Tchad un vaste marché ». Si la belligérance avec les forces rebelles n’inquiète pas Mahamat Kaka, cet hebdomadaire pense que la « dégradation du tissu de la solidarité au sein de son clan, en raison de l’omnipotence injustifiée de son cousin Idriss Youssouf Boy, n’est pas loin de tourner en un drame familial dont il sera le plus grand perdant ».

A noter que ce pré-dialogue a pour but de trouver un accord entre le gouvernement et les groupes armés, une cinquantaine, afin de permettre à ces derniers de participer sereinement au dialogue national inclusif prévu à parti du 10 mai à N’Djamena.

« La Justice paralysée »

Depuis plus de deux semaines, les magistrats tchadiens sont en grève sèche et illimitée. C’est pour exprimer leur ras-le-bol par rapport aux nombreux cas d’agression dont ils sont victimes.

« La justice paralysée », constate N’Djamena Hebdo. Une grève qui, enchaîne L’Observateur, risque de causer du tort à beaucoup de justiciables. L’Obs de se demander quand est-ce que les deux parties (gouvernement et les deux syndicats de magistrats) trouveront un terrain d’entente.

Abba Garde fait un rapprochement entre les agressions contre les magistrats et une récente déclaration du président du Conseil militaire de transition. Pour ce journal, depuis que le PCMT a accusé les magistrats d’être à l’origine du massacre de Sandana (en février dernier), « l’on a l’impression qu’il s’agit d’une consigne donnée à ses soldats pour s’en prendre à eux ». Abba Garde poursuit que les magistrats sont devenus « les cibles privilégiées des militaires sous éduqués qui les brutalisent et les humilient à souhait ».