Le pré-dialogue entre le gouvernement et les groupes armés, la grève des magistrats et l’augmentation du prix du pain sont au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

Le pré-dialogue s’étire

Après quelques jours d’arrêt pour permettre aux parties (principalement du côté des politico-militaires) de se concerter afin de désigner leurs représentants, le pré-dialogue a repris à Doha au Qatar, avec le pays d’accueil comme médiateur entre le gouvernement et les groupes armés.

Ce qui fait dire à Déclic, le dernier-né des journaux tchadiens, que c’est « plutôt un pré-dialogue entre rebelles et exilés », parce que ceux-ci devraient accorder leurs violons alors qu’ils n’ont pas tous les mêmes revendications.

L’opposant Salibou Garba, cité par Mutations, fustige les revendications des rebelles, notamment celles liées à la refonte des organes de transition comme préalable à leur participation au dialogue national et le remaniement du gouvernement après ledit dialogue. Salibou de se demander s’il est vraiment pertinent de poser ces revendications.

Abba Garde, quant à lui est dubitatif sur le nombre des groupes armés présents à Doha à savoir 52. « Les Tchadiens découvrent pour la première fois autant de forces rebelles appartenant à leur pays. Tous ces mouvements sont-ils effectifs sur le terrain ? », s’interroge cet hebdomadaire.

Quoi qu’il en soit, Abdelmanane Khatab, leader du Front pour le salut de la République (FSR), un groupe rebelle espère que les négociations de Doha vont aboutir à une solution permettant d’instaurer une paix « pérenne » au Tchad. C’est dans une interview qu’il a accordée au quotidien le Sahel.

Mais N’Djamena Hebdo qui parle d’un « dialogue de sourds » ne semble pas trop y croire. Car, souligne-t-il, ce pré-dialogue qui devrait permettre aux groupes rebelles et au gouvernement de s’accorder sur la participation des premiers au dialogue national inclusif de N’Djamena est transformé en un dialogue sur des sujets de fond. « Un dialogue de sourds qui dure depuis deux semaines. Il pourra reprendre dans les prochains jours et aboutir à un accord au forceps ou accoucher simplement d’une souris, ce qui ne sera pas étonnant », analyse Hebdo.

Ce qui amène la Voix à s’interroger si Doha était la « terre de nos divisions ? ». Car entre « ruse, hypocrisie et calculs d’intérêts », ce pré-dialogue semble « loin de porter les fruits promis des fleurs ».

D’autant plus que, assure le Pays, « A Doha, c’est Cherif et Kogri qui décident ». Le journal de Madjiasra Nako informe que le ministre des Affaires étrangères qui dirige la délégation gouvernementale et le directeur général de l’Agence nationale de sécurité (ANS) sont les maîtres du jeu, côté gouvernement. « Pour affirmer leur autorité, ils ont demandé et obtenu le retour des autres membres de la délégation gouvernementale deux jours après l’ouverture des travaux alors qu’ils étaient censés rentrer à N’Djamena le 16 mars », indique-t-il.

Prévu pour deux semaines, ce pré-dialogue est donc loin de livrer ses conclusions.

Les magistrats sont fâchés

Après un premier arrêt de travail de trois jours allant du 17 au 19 mars, les magistrats tchadiens sont entrés en grève sèche et illimitée depuis le 21 mars. Ce, explique le Sahel, suite à l’attaque du tribunal de Mao, le cabossage d’un véhicule et le passage à tabac d’un magistrat.

Mutations renchérit que tous les magistrats présents à l’assemblée générale du 21 mars ont déposé leurs cartes. Une carte qui, d’après eux, ne leur apporte pas de garantie de sécurité malgré qu’elle soit signée par les ministres de la sécurité et de la Justice.

« Les juges arrêtent de juger dans l’insécurité », pointe de son côté Déclic. Les hommes en toge comptent poursuivre ce débrayage jusqu’à ce que les termes de l’ordonnance 007 de 2012 portant statut des magistrats soient respectées. Une ordonnance qui, renseigne cet hebdomadaire, leur accorde des avantages notamment l’autorisation de port d’arme et la libre circulation.

« Nous sommes livrés à la vindicte populaire ». C’est le cri de détresse de Djonga Arafi, secrétaire général du Syndicat des magistrats du Tchad (SMT), l’un des deux syndicats qui ont appelé à la grève. Dans une interview au journal le Pays, celui-ci croit que les actes d’agression physique des magistrats ne sont pas isolés. « Il s’agit ici d’une programmation des actes criminels à l’encontre des magistrats et nous ne devons pas rester les bras croisés », souligne Djonga Arafi.

Le pain se raréfie et se renchérit

Le pain, un produit de grande consommation a vu son prix augmenter depuis quelques jours. « Le pain se raréfie et passe de 100F à 125F », titre le Sahel. Le quotidien qui indique que les consommateurs sont aux « abois » et ne savent à quel saint se vouer.

« Les boulangers surprennent les consommateurs de pains », constate aussi Mutations. Ce canard rappelle que le samedi 19 mars, les boutiquiers, distributeurs et consommateurs de pain ont eu un réveil douloureux. Car, la baguette de pain qui se vendait à 100F vaut maintenant 125 ou 150 F.

Pour Déclic, cette flambée est justifiée par l’embargo imposé à la Russie (en guerre contre l’Ukraine), première productrice mondiale de blé. Ce qui, de l’avis du secrétaire général de l’Association de défense des droits des consommateurs, Daouda Elhadj Adam, est un prétexte. Interrogé par le Pays, il reconnait que la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui sont les deux premières productrices mondiales de blé peut être une cause. Mais martèle-t-il, ce qui se passe actuellement, c’est de la « spéculation ».