Le feuilleton judiciaire de l’affaire de Champs de fil, et la représentativité des chefs de partis politiques de l’opposition au CNDP dominent largement l’actualité de cette semaine.

 « Le Tchad des intouchables », titre N’Djaména Hebdo à sa Une. Selon l’éditorialiste de l’hebdomadaire, le 17 septembre dernier, nous avons assisté à un remake à la tchadienne de Prison Break que nous appellerons ‘’Justice Break’’.  Car contrairement à la série américaine, l’évasion n’a pas été menée dans une prison, mais au sein du palais de justice de N’Djaména, en plein jour. Selon l’auteur de l’article, les individus lourdement armés ont fait irruption dans une salle d’audience, passé à tabac des magistrats et prévenus avant d’extirper du box leur proche mis en cause dans une affaire de meurtre, sous l’œil impuissant de tout le monde.

« Des hors la loi à la justice », rapporte Sud Echos. Selon le bimensuel, jugé pour meurtre d’un mécanicien le 15 juillet dernier, un colonel de l’armée nationale tchadienne impliqué dans cette affaire est condamnée le 17 septembre 2020 à 5 ans d’emprisonnement ferme. Mecontents de la sentence contre le prévenu, ses proches parents ont pris en otage le tribunal de grande instance de N’Djaména. Ils ont même réussi à tirer des balles réelles intimidant l’assistance avant d’enlever manu militari le colonel à bord d’une voiture avant d’être rattrapés par les forces de l’ordre, peut-on lire dans les colonnes de Sud Echos.

 « Un hors-la-loi », s’exclame L’Observateur. Selon l’auteur de l’article, ce hors la-loi est rattrapé par la justice. Le colonel Abdoulaye Ahmat Haroun, poursuivi pour coups et blessures volontaires mortels et aussi partie civile dans la procédure de coups et blessures volontaires contre sa personne, dans l’affaire dite du champ des fils, a été condamné  le 17 septembre dernier, à 5 ans de prison ferme pour CBVM. Mais, aussitôt le verdict prononcé, le palais de justice a été pris d’assaut par des amazones à la solde du colonel pour l’extirper du box des accusés.

Le Citoyen souligne pour sa part, « En route vers la pensée unique au Tchad ». Selon l’auteur de l’article, quand le pouvoir politique ne change pas, les hommes et les femmes, eux, changent. Cette lapalissade s’observe davantage depuis l’élévation du président Idriss Déby Itno à la dignité de Maréchal, le 11 aout 2020. Les Tchadiens changent leur façon de voir le monde de manière contreproductive. Il suffit d’être attentif aux réseaux sociaux pour s’en rendre à l’évidence. Le culte de la personnalité, les fleurs jetées en faveur de n’importe quel quidam régressent l’avancée de notre processus démocratique. Cette politique du ventre accélère le processus de la pensée unique au Tchad.

« L’opposition refuse la politique de la chaise vide », rapporte N’Djaména Hebdo. Selon l’auteur, le silence des partis politiques de l’opposition avait laissé présager d’un refus mais contre toute attente, les représentants des partis politiques de l’opposition siégeront au Cadre national des dialogues politiques (CNDP) pour les 6 prochains mois. Une conduite dictée par les enjeux électoraux et un rejet de la politique de la chaise vide, peut on lire.

Rendez-vous, la semaine prochaine pour d’autres actualités.

Fred Zongo