Les manifestations sanglantes d’Abéché, le report du dialogue national et l’équipe nationale de football qui va de nouveau fouler les pelouses sont les sujets au menu de la revue de presse de la semaine du 24 au 30 janvier 2022.

« Abéché baigne dans le sang »

La ville d’Abéché dans le Ouaddaï (Est du Tchad) était en ébullition les 24 et 25 janvier. En cause, nous informe la Voix, l’intronisation d’un chef de canton tourne à un « affrontement sanglant ». Cet hebdomadaire souligne que la population, en colère, était sortie manifester pour exiger l’annulation d’une cérémonie d’intronisation du chef de canton Bani Halba prévue le 29 janvier.

« Abéché baigne dans le sang », évoque de son côté Abba Garde qui indique que cette manifestation a tourné au drame suite à l’intervention des forces de défense et de sécurité. Le journal dont les informations datent du 24 janvier a fait état de deux morts et plusieurs blessés et arrestations.

Un bilan qui sera revu à la hausse, d’abord par la Commission nationale des droits de l’homme, cité par le Sahel du 26 janvier, qui a dénombré cinq (5) morts. Avant que le gouvernement ne donne un peu plus tard le chiffre de 14 morts, des dizaines de blessés et plus de 200 personnes arrêtées avant d’être libérées.  

Mais cette situation a eu des répercussions dans plusieurs autres localités du Tchad. C’est notamment à N’Djamena où rapporte le Progrès du 28 janvier, « les fils de la ville d’Abéché, ont décidé d’arrêter leurs activités dans la capitale ». En deux jours, poursuite ce quotidien, « les n’djamenois commencent à grincer les dents », car les commerces détenus en majorité par les ressortissants du Ouaddaï avaient fermé boutique. De même, relève le Progrès, une tentative de manifestation en soutien à ceux d’Abéché a été étouffée à N’Djamena.

En fin, le Progrès indique qu’une délégation gouvernementale qui s’est rendu à Abéché afin de chercher des solutions à cette affaire a fait suspendre le sultan du Dar Ouaddaï et le chef de canton Bani Halba.

Trois mois de plus pour préparer le dialogue national

Annoncé pour le 15 février par le président du Conseil militaire de transition, le dialogue national est repoussé au 10 mai 2022. Ce décalage était inévitable pour le Pays qui, avant la décision du report, avait placardé à sa Une que « Le dialogue ne débutera pas le 15 février ». L’éditorialiste de ce journal qui avait senti ce report l’a justifié par le fait que les autorités qatariennes, en charge d’organiser le pré-dialogue des politico-militaires, « ont demandé du temps pour préparer les modalités pratiques… ».

Le Progrès du 28 janvier se rend aussi à l’évidence : « le Dialogue National Inclusif se tiendra plutôt en mai », pointe-t-il. Le journal cite le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert qui fait noter, le 27 janvier, que la tenue du pré-dialogue des politico-militaires devient comme « un préalable pour la tenue du dialogue national inclusif ».

Le Sahel qui évoquait du « Suspense dans la préparation » dans sa livraison du 25 janvier, conclut après ce report que ce sont « trois mois pour arrondir les angles » avant la tenue effective du dialogue national.

Abba Garde de son côté a constaté que les Tchadiens d’ici et d’ailleurs ont « hâte » d’être à ce dialogue. Même si, relève l’hebdomadaire, « le CODNI balise la route pour un dialogue hypothétique » à cause de certaines composantes des forces vives de la nation qui disent ne pas se reconnaitre dans le processus en cours.

Les Sao vont refouler les pelouses

Terminons cette revue de presse sur une note sportive. Après plus d’un an de pause forcé, l’équipe nationale de football va retrouver les terrains. En effet, sanctionné par les instances internationales de football pour ingérence gouvernementale dans les affaires de la fédération tchadienne (retrait de la délégation de pouvoirs par le ministère des sports), le Tchad est en course pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations. Ce, après la mise en place d’une commission de normalisation recommandée par la FIFA (Fédération internationale de football association).

Comme le souligne le Sahel, le Tchad jouera contre la Gambie en mars prochain, en matchs aller-retour, pour les préliminaires de la CAN 2023 prévue en Côte d’Ivoire. « Mission difficile pour les Sao », estime ce quotidien car la Gambie est allée en quart de finale de CAN 2021 qui se joue actuellement au Cameroun. Mais aussi parce que le championnat n’a pas encore repris et « les joueurs sont dispersés ».

Mais le comité de normalisation se veut résolument optimiste. Son vice-président, Naïr Abakar, dans les colonnes du quotidien le Progrès, assure qu’ils sont en train de s’atteler à tout faire pour que l’équipe soit « compétitive pour ces deux matchs ».