Le Premier ministre, Pahimi Padacké Albert, a procédé ce jeudi 28 juillet 2016 à Linia, une localité située à une quarantaine de kilomètres à l’est de N’Djamena, à la pose de la première pierre des travaux d’aménagement hydro-agricole du Bahr Linia. La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs invités dont le Directeur général de l’Agence Française de Développement (AFD) en visite officielle au Tchad.

Financé entièrement par l’AFD, le projet d’aménagement hydro-agricole du Bahr Linia, d’un montant de plus de 6 milliards, vise à remettre en eau, 9 années sur 10, cet ancien bras mort du Chari, afin de permettre la valorisation du potentiel agricole de la zone sur 2.000 hectares et approvisionner la capitale du Tchad en produits frais.

C’est un projet qui traite la gestion de l’eau et de l’entretien des ouvrages au travers de la mise en place d’une association des usagers du réseau et la gestion du foncier. L’aménagement hydro-agricole de Bahr Linia contribuera à garantir une sécurité alimentaire durable via la maitrise de l’eau, une meilleure productivité agricole et la promotion des chaines de valeur.

Les travaux de l’aménagement sont confiés à la société SOGEA-SATOM. Le Premier ministre, Pahimi Padacké Albert, estime que ce projet permettra aux populations de diversifier leur alimentation et d’augmenter les revenus des populations riverains. Pour lui, le financement total de ce projet par l’AFD témoigne de la bonne relation de coopération qui existe le Tchad et la France.

Le directeur général de l’AFD, M. Rémy Rioux, quant à lui souhaite que la pose de la première pierre des travaux soit le symbole des engagements du Tchad et de la France, pour une gestion durable des ressources, pour une sécurité alimentaire des populations les plus vulnérables et pour le développement inclusif du Tchad.

Pour sa part, le ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat, M. Mbogo Ngabo Séli, relève que le volet foncier a une importance toute particulière, étant donné la proximité de la zone du projet avec la capitale, d’où une pression foncière très forte. A cet effet, il rassure que son département voulant tirer une expérience de ce projet, a classé la zone d’intervention du projet, au domaine public par un décret présidentiel.

Il faut souligner cependant que, les aménagements hydro-agricoles de Bahr Linia devraient permettre de créer 2.760 exploitations supplémentaires et accroître les productions de façon conséquente avec l’augmentation de la production de produits maraîchers de 12.700 tonnes à 22.600 tonnes par an, l’augmentation de la production de céréales passant de 365 tonnes à 2.972 tonnes par an, l’amélioration de la production des vergers de 1.183 tonnes à 1.556 tonnes par an. La part des produits maraîchers et des agrumes commercialisés à N’Djaména en provenance de la zone de Bahr Linia devrait passer de 30% actuellement à 50% avec la mise en œuvre de ce projet.