SOCIÉTÉ -La mise en application des nouveaux tarifs de boissons par les brasseries du Tchad a mis les consommateurs dans tous leurs états. À N’Djamena, les buvettes et bars sont timides, voire déserts ce dimanche 5 janvier 2020.

A première vue, l’on croyait à une faible fréquentation causée par les galères post-fêtes de fin d’année. Mais chose curieuse, les quelques clients installés dans les débits de boissons n’ont que très peu de bières sur leurs tables. Les goûts ont changé.

Dans un bar situé au quartier Dembé où nous avons commencé avec notre constat, deux tables sur trois n’ont pas une seule bouteille de bière. Que du vin rouge. Les consommateurs n’ont pas non plus l’air content.

Visage crispé et gorge nouée, l’un des clients a rapidement demandé de s’exprimer sur la situation. << C’est vraiment méchant que les brasseries augmentent le prix des bières sans nous avertir. On a quoi pour boire à ce prix >>, s’agace-t-il. Il poursuit : << c’est à cause de ça que nous avons décidé de leur laisser leurs bières. Deux vins rouges peuvent résoudre mon problème normalement et le reste d’argent c’est pour mes enfants à la maison.>>

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Un peu à côté, au quartier Chagoua, le constat est le même. La timidité des coins habituellement show est palpable.

Plus loin au quartier Walia dans le 9ème arrondissement, les clients n’ont pas fait exception. L’un d’eux a laissé entendre, tout en nous montrant du doit l’étiquette de son vin rouge, << regardez-vous même, il est écrit “Vin rouge”, accompagne tous vos repas. Mais nous on ne boit plus pour le repas. On boit parce qu’on ne peut pas acheter les bières. Les brasseries n’ont pas de respect pour nous.>> Pour lui, le fait que la décision soit tombée brusquement et mise en application est un manque de respect. Il a ajouté que cette augmentation brusque a donné lieu à des arnaques de la part de certains revendeurs qui avait fait des stocks avant cette nouvelle décision.

Un autre buveur a fait savoir que si aucune solution n’est trouvée, il ira éjecté tranquillement son argent dans l’économie camerounaise en allant boire à Kousseri, la ville frontalière.

De ce constat, il ressort que cette mesure n’a pas seulement mis en difficulté les grossistes mais également les commerçants ambulants.

Après tout, les gérants de Cave et vendeuses de boissons locales se frottent bien les mains. Quelques uns nous ont fait savoir que le nombre de leurs clients a grimpé depuis que cette décision est mise en application.