Le terrorisme a apporté outre la terreur, un phénomène qui appauvrit les éleveurs installés aux abords du Lac Tchad à savoir, le vol de bétail. Au Cameroun, au Niger, au Nigeria et au Tchad, les éléments de Boko Hamram enlèvent les bétails par millier de têtes occasionnant parfois des pertes en vies humaines.

Les pays ayant en partage le bassin du Lac Tchad souffrent du vol de bétail perpétré par les membres de Boko Haram en quête de subsistance. Ces enlèvements ont débuté au Nigeria dès le début de la crise avec le groupe terroriste. Mais, depuis quelques années, ils se sont étendus aux pays du bassin du lac Tchad. « Selon des sources locales, 8 447 tête de bovins auraient été emportées par les éléments de Boko Haram dont 4 400 tête d’avril à mai 2018. Ces chiffres sont un témoignage édifiant de l’ampleur de ce phénomène », déclare le chef de division du ministère de l’élevage, Mahamat Ahmat ZenAllah.

Pour le Tchad qui compte 113 560 000 de têtes de bétail, ces vols de bétails sont un véritable frein pour son développement économique. Outre cela, le responsable Suivi Évaluation régional de la délégation régional élevage du Lac, Mahamat Moussa Abdraman précise, « Il ne faut pas oublier que quand ils viennent enlever ces bétails, ils enlèvent aussi les bouviers. S’il y’a résistance, ils éliminent les bouviers et emportent le bétail ».

Par conséquent, des pistes de solution sont envisagées pour remédier à ce problème. Pour mettre fin au vol de bétail, il est recommandé aux gouvernements des pays membres de la CBLT : d’utiliser de dispositifs électroniques tels que les puces pour identifier, localiser et suivre le bétail, de recenser le bétail et de prendre des lois pour poursuivre et punir les voleurs de bétail et les condamner entre autres.

Ces propositions sont les fruits d’une réflexion menée par les participants au Dialogue Régional sur Vol de bétail dans la région du Lac Tchad qui s’est tenu du 5 au 7 juin 2018 à Yola au Nigéria sous la direction de USAID au Nigeria. Le Tchad tout comme le Niger et le Cameroun y ont envoyé leurs représentants grâce au Programme d’Appui à la Cohésion Communautaire (PACC-Tchad) de USAID.