Dans son rapport intitulé « Tchad : évaluation de la pauvreté », la Banque mondiale informe l’opinion des progrès réalisés par le pays, ainsi que des défis auxquels il fait toujours face.

Ce document, publié récemment, démontre que le Tchad a fait des progrès significatifs dans la réduction de la pauvreté au cours des 15 dernières années. Entre 2003 et 2018, le taux de pauvreté monétaire est passé de 54% à 42%. « Et cette baisse de la pauvreté s’est accompagnée d’améliorations de la prospérité partagée, la croissance de la consommation des ménages des 40% les plus pauvres de la population ayant dépassé celle des 60% au haut de la courbe des revenus », note le rapport.

Pendant ce temps, l’Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) du Tchad est passé d’environ 70% à 59%, et la part de la population identifiée comme « démunie » dans au moins 1/3 des indicateurs de l’IPM a chuté d’environ 9 points de pourcentage.

« L’amélioration observée de la pauvreté multidimensionnelle reflète des gains en termes de conditions de logement, de possession d’actifs, de nutrition, de qualité de l’éducation et d’accès aux services de base », explique le rapport.

Des efforts à faire

Toutefois, le pays reste l’un des plus pauvres au monde. Dans l’indice de développement humain (IDH) 2018, le Tchad se classe 187e sur 189 pays et territoires.

Avec un score IDH de 0,401, la performance du Tchad était inférieure à la moyenne des pays du groupe à faible développement humain ( 0, 507) et à la moyenne de l’Afrique subsaharienne(0,541), précise le document.

Les résultats en matière de pauvreté varient considérablement d’une région à une autre, avec un fossé entre les zones rurales et urbaines. « Près de 89% des ménages pauvres se trouvent dans les zones rurales, tandis que la zone saharienne au nord a les scores IPM moyens les plus avancés ».

Au niveau régional, relève-t-on, les scores IPM les plus élevés se trouvent dans la région du Lac, qui connaît des déplacements de population généralisées en raison de l’environnement de Boko Haram couplée a une instabilité environnementale accélérée. Suivie de la province du Sila, qui fait face à une escalade des tensions entre agriculteurs et éleveurs, des effets d’entrainement des conflits récurrents au Soudan voisin et d’une forte baisse des prix mondiaux du coton, principale ressource d’exportation de ladite province.

Les ménages des autres zones, pour leur part, sont susceptibles de connaître une pauvreté multidimensionnelle. « En revanche, la pauvreté monétaire est extrêmement répandue dans la zone soudanienne densément peuplée, où la plupart des ménages tirent leurs revenus de l’agriculture familiale et des activités connexes ».

 « Chaque zone est confrontée à des défis uniques. La réduction de la pauvreté et le renforcement de la prospérité nécessiteront des interventions solides et soutenues en mettant l’accent sur trois axes stratégiques : la diversification économique, en mettant l’accent sur le secteur rural ; le renforcement de la résilience aux chocs multidimensionnels ; et l’accélération de la formation du capital humain », plaide le rapport.