Le coronavirus est une infection respiratoire et digestive qui tue. Pourtant, bon nombre de la population refuse de croire en son existence malgré des millions de morts qu’a occasionné cette maladie, devenue pandémique depuis mars 2020. C’est le cas de nombreux Tchadiens qui minimisent la portée du virus et se retrouvent face à une vague montante des cas de contagion entre décembre et janvier.


La pandémie de covid-19 a fait son entrée sur le sol tchadien le 19 mars 2020. A l’origine, un marocain résidant à N’Djamena de retour d’un voyage à Douala, est testé positif. Après dix mois, le Tchad fait partie des pays les moins touchés par la pandémie avec un total de 2289 cas dont 1876 guéris et 105 morts à la date du 05 janvier 2021. Mais depuis mi-décembre, l’on assiste à un record des contaminations.

Au Tchad, la solidarité prédomine. C’est un pays d’hospitalité et de générosité dans lequel les citoyens partagent la même assiette pour manger, boivent dans une même tasse, où la salutation main à main est un signe de respect envers le prochain, etc. Ces valeurs, inculquées dès bas âge, constituent, en cette période pandémique, des risques considérables de contagion.

Ce virus impose à la population de renoncer à ces valeurs séculaires. Il faut cependant se rendre compte que ce détachement temporaire est pour une bonne cause, celle de sauver des vies. Pour contrer cette recrudescence qui a mené à l’isolement de la capitale N’Djamena, les citoyens sont tenus d’observer les mesures barrières avec des gestes simples : porter des masques, tousser dans le coude, observer la distanciation sociale c’est-à-dire ne pas se saluer main à main, garder une distance d’au moins un mètre (1m) des autres, ne pas partager le même plat comme d’habitude, se laver régulièrement les mains avec du savon, utiliser des gels hydroalcooliques et surtout éviter les attroupements.

La négligence de ces mesures constitue les facteurs clés de la montée des cas ces derniers mois. Dans le communiqué quotidien fait par la coordination nationale de riposte sanitaire, il y a plus de contagions via les contacts avec les précédents cas. Par exemple dans le communiqué No 264 du mardi 05 janvier 2021, sur les 60 cas confirmés, 44 ont été en contact avec un malade précédent.

Le virus est réel et il y a un deuxième variant plus contagieux que la souche qui est détecté au Royaume Uni et se repand vers l’Europe. Le Tchad ne dispose pas encore des moyens pour prendre en charge un grand nombre de malades. La seule manière d’éviter le pire est de respecter scrupuleusement les mesures barrières. Des gestes simples mais qui sauvent.