WASHINGTON – Le président américain Barack Obama a annoncé mardi le déblocage de 60 millions de dollars supplémentaires d’aide militaire pour l’opération des forces étrangères en République centrafricaine, portant à 100 millions de dollars la contribution américaine.

Dans un mémorandum transmis au secrétaire d’Etat John Kerry, M. Obama a ordonné de fournir notamment à la France et à l’Union africaine des matériels de défense et un soutien logistique pour le déploiement de leurs soldats dans ce pays, en proie à un engrenage de violences communautaires et religieuses meurtrières.

Le texte cite parmi les bénéficiaires de cette aide la France, l’Union africaine, le Congo, le Tchad, le Cameroun, le Gabon, le Burundi, l’Ouganda, le Rwanda et d’autres pays contribuant à la force de l’UA en Centrafrique (Misca).

Les Etats-Unis avaient déjà promis fin novembre de fournir près de 40 millions de dollars d’aide en équipements, entraînements et soutien logistique à la Misca. Le Pentagone a indiqué lundi que deux appareils de transport C-17 serviraient à convoyer des troupes africaines, notamment burundaises, à la suite d’une demande d’assistance de la France.

Lundi, M. Obama avait appelé les Centrafricains à rejeter l’engrenage de la violence qui déchirerait leur pays et à arrêter les auteurs de crimes, dans un message audio enregistré lors de l’escale à Dakar de son avion Air Force One, en route vers l’Afrique du Sud où le président américain a participé mardi à l’hommage à Nelson Mandela.

Nous savons, par l’expérience amère d’autres pays, ce qui se produit lorsque des sociétés tombent dans la violence et la vengeance. Aujourd’hui, mon message pour vous est simple: ce n’est pas inéluctable. Vous, fiers habitants de la république centrafricaine, vous avez le pouvoir de choisir une voie différente, avait affirmé M. Obama.

Le message de M. Obama aux Centrafricains intervenait après le lancement de l’intervention dans ce pays de la France, soutenue par les Etats-Unis. Paris a déployé 1.600 militaires en appui à la Misca.

Le pays est plongé dans le chaos et un engrenage de violences communautaires et inter-religieuses entre chrétiens et musulmans depuis le renversement en mars du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka. Près de 400 personnes ont été tuées depuis jeudi dernier.
(©AFP / 10 décembre 2013 22h52)