PARIS, 1er janvier (Xinhua) — En ce début d’année, le président français François Hollande – qui a proclamé sa volonté de changer en profondeur les relations entre Paris et l’Afrique – se retrouve confronté à sa première véritable épreuve sur le continent, avec la crise en République centrafricaine.

En renforçant ses effectifs militaires à Bangui, Paris veut pousser les responsables du mouvement rebelle Séléka à ouvrir, bon gré mal gré, des discussions avec le président centrafricain François Bozizé, sous l’égide de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC). Si celles-ci devaient déboucher sur la fin des combats en échange du départ de François Bozizé, il n’est pas sûr que ce dernier soit regretté à Paris, a indiqué mardi le quotidien français Libération dans un article publié sur son site internet.

En quelques jours, les effectifs de l’armée française ont quasiment quadruplé à Bangui, la capitale de la Centrafrique, actuellement sous la menace des rebelles du mouvement Séléka, qui campent à 160 km plus au nord, selon Libération.

Les 250 militaires français déployés dans le cadre de l’ opération Boéli ont reçu le soutien des parachutistes de la Légion étrangère (le 2ème REP) et des hommes du 2ème Régiment étranger d’ infanterie (REI). Actuellement, environ 580 militaires français sont présents en Centrafrique.

Regroupés sur l’aéroport de Bangui, leur mission est d’assurer la protection des ressortissants français (et européens), ainsi que la défense des intérêts français en Centrafrique. Les uns et les autres sont peu nombreux : un petit millier de Français tout au plus (dont nombre de binationaux) sont recensés dans ce pays. Et sur le plan économique, la compagnie française Areva – qui exploite une mine d’uranium à Bakouma (à 200 km au nord de Bangui)- a annoncé sa volonté de s’en délester, la jugeant pas assez rentable. Au grand dam du président centrafricain, François Bozizé.

Par leur présence et leur nombre, les soldats français sont censés dissuader les rebelles du mouvement Séléka de prendre d’ assaut Bangui. Car les forces locales et celles de la Fomac (Force multinationale d’Afrique centrale), déployées dans le cadre d’un mission de “consolidation” de la paix en Centrafrique (la Micopax), n’ont cessé de reculer depuis le 10 décembre, date du début de l’ offensive des rebelles.

Mais Paris a aussi envoyé un message de fermeté aux autorités centrafricaines qui, la semaine dernière, n’a pas hésité à envoyer ses partisans assiéger l’ambassade de France à Bangui, indique Libération.

Par ailleurs, le président français François Hollande s’est entretenu lundi après-midi par téléphone avec le président de la République centrafricaine, François Bozize, appelant à l’ouverture d’un dialogue entre les autorités centrafricaines et toutes les parties en présence, “notamment la rébellion”, a indiqué dimanche un communiqué de l’Elysée.

M. Hollande a salué les efforts de médiation de l’Union Africaine et de son président, M. Boni Yayi, ainsi que ceux de la CEEAC pour parvenir à une solution politique en République centrafricaine.

M. Hollande a invité le président centrafricain à “engager ce processus dans les meilleurs délais”, selon ce communiqué.