NEW YORK – Le chef de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) Joseph Kony, poursuivi pour crimes de guerre, se trouverait en Centrafrique et les autorités de Bangui discutent avec lui pour qu’il sorte de la clandestinité, a indiqué mercredi à l’AFP un responsable de l’ONU.

Le gouvernement de Bangui pense qu’il est en République centrafricaine (RCA), a déclaré le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique centrale Abou Moussa.

Le président centrafricain Michel Djotodia nous a dit qu’il était en contact avec Kony, qu’il était peut-être malade, et qu’il lui avait fourni des sacs de nourriture à sa demande, a précisé Abou Moussa.

Selon M. Djotodia, Joseph Kony a demandé un endroit où s’installer en République centrafricaine mais M. Moussa doute qu’il ait l’intention de renoncer à ses exactions et dit avoir rappelé à Bangui les atrocités commises par la LRA, une des guerillas les plus brutales du continent. Il est dangereux de lui fournir de la nourriture tant qu’il ne s’est pas rendu, a-t-il estimé.

LA RCA est en proie au chaos depuis la prise du pouvoir en mars dernier par la coalition rebelle Séléka dirigée par Michel Djotodia.

Joseph Kony et plusieurs de ses lieutenants sont recherchés par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ainsi que par les Etats-Unis.

Selon un récent rapport de l’ONU, la LRA a tué plus de 100.000 personnes en Afrique centrale ces 25 dernières années. Elle a aussi enlevé de 60.000 à 100.000 enfants et déplacé 2,5 millions de personnes depuis 1987. La LRA a mené 212 attaques en 2012 qui ont fait 45 morts, et au cours desquelles 220 personnes ont été enlevées, dont un quart d’enfants.

La LRA était active dans le nord de l’Ouganda depuis 1988, mais ses combattants ont essaimé depuis 2005 dans le nord-est de la République démocratique du Congo, ainsi qu’en Centrafrique et au Soudan du Sud. Les rebelles sont tristement célèbres pour des pillages, viols, mutilations, meurtres et enrôlements forcés d’enfants ensuite utilisés comme soldats et esclaves sexuels.

L’armée ougandaise, appuyée par une centaine de soldats américains des Forces spéciales, mène depuis 2008 une chasse à l’homme pour retrouver Joseph Kony.

(©AFP / 20 novembre 2013 16h37)