Par RFI
La capitale centrafricaine a connu un nouvel épisode de violence, jeudi en fin d’après-midi, dans le nord de la ville et du côté de l’aéroport. Des fusillades ont éclaté sporadiquement dans plusieurs quartiers de Bangui. Cependant, dans d’autres villes, les autorités religieuses tentent des médiations. Le point sur la situation à Bangui et Bozoum.

Alors que la Misca prenait jeudi matin la relève de la Fomac, une jeep de la force africaine a été prise à partie dans l’après-midi. Des soldats tchadiens ont essuyé des tirs d’origine inconnue. Selon une source militaire, l’accrochage a eu lieu non loin de l’entrée de l’aéroport de M’Poko. Selon un bilan officiel, six soldats tchadiens ont été blessés dont deux dans un état grave. Ils devraient être évacués dans la journée vers la capitale tchadienne Ndjamena.

Plus au nord de la ville, dans le quartier de Gobongo, les habitants ont été témoins de fusillades entre anti-balaka et ex-Seleka. L’accrochage a eu lieu sur l’avenue de l’Indépendance, au niveau du marché de Gobongo. Selon des habitants joints sur place, ces ex-rebelles Séléka étaient habillés en policiers et gendarmes centrafricains. Ils étaient accompagnés par des soldats tchadiens, des soldats qualifiés d’« indisciplinés » par une source militaire africaine.

Ces affrontements qui se sont poursuivis en début de soirée à l’intérieur des quartiers de Gobongo et plus au sud se sont calmés avec l’arrivée des forces françaises. Un hélicoptère a survolé la zone. Des habitants signalent des pillages et des morts, mais aucun bilan n’était disponible hier soir.

Retour au calme à Bozoum

Comme d’autres villes de Centrafrique, Bozoum, dans le nord ouest du pays, a été le théâtre d’une grande offensive des milices anti-balaka le 6 décembre dernier. Ces violences avaient fait 38 morts et ont provoqué le déplacement de 9000 personnes : 6000 à la Mission catholique, et 3000 près de la mosquée.

L’intervention de la Fomac, deux jours plus tard, a permis de mettre fin à ces tueries.
Depuis, les choses semblent s’apaiser petit à petit. Les autorités religieuses de la ville mènent des opérations de médiation auprès des Seleka et des anti-balaka, avant l’arrivée d’un détachement français mardi.