SOCIÉTÉ – A quelques jours de la fête du Ramadan, le climat sur les points de bétails de N’Djamena est morose. Les clients se font rares et les vendeurs crient à la mévente. Tous pointent du doigt la crise économique. Immersion dans un point de vente. 

Terrain aménagé au bord d’une grande voie, des foins entassés d’un côté, des tas de déchets de l’autre, une odeur au gout de déchet animal, nous sommes au point de vente des moutons au quartier Gredia, dans le 6e arrondissement de la commune de N’Djamena. T-short gris, pantalon blanc, visage souriant, Abdallah Saleh* nous accueille chaleureusement avec un “fadal patron” en arabe local tchadien (avancez patron). C’est lui le tenancier des lieux. Son point de vente compte une vingtaine de têtes de mouton. Avec ses acolytes, ils tournent dans tous les sens pour guetter l’arrivée d’un client.

Nous sommes à quelques jours de la fête de Ramadan mais l’ambiance dans ce point de vente laisse entrevoir que les affaires ne sont pas florissantes. “Depuis le matin je n’ai vendu que deux moutons. Les clients se font rares”, affirme Abdallah Saleh qui compte nonchalamment quelques billets violets de franc CFA. La cause de cette lourdeur dans les business, selon lui, est la crise économique que traverse le Tchad depuis trois ans. “Le prix des moutons varie de 25 000 à 50 000 francs CFA. Mais les clients veulent les moutons en deçà de 20 000 francs parce qu’ils n’ont pas assez de moyens à cause de la crise”, analyse-t-il. Durant les deux heures que nous avons passées avec Abdallah, aucun client ne s’est présenté. Mais le jeune homme avec ses acolytes restent optimistes. “Les affaires, ça marche souvent comme ça. Mais ça va aller en tout cas par la grâce de Dieu”, lance-t-il avec un sourire sous cape.