Le porte-parole du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), Kingabé Ogouzeïmi de Tapol est rentré à N’Djamena le mardi 25 janvier. Tchadinfos vous présente celui qui vient de quitter les rangs du mouvement de Mahamat Mahdi Ali.  

Sa signature figure au bas de la plupart des communiqués du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), le mouvement rebelle dont l’incursion en territoire tchadien depuis la Libye a occasionné la mort au combat du président Idriss Déby Itno en avril 2021. Mais ce mardi 25 janvier, Kingabé Ogouzeïmi de Tapol a foulé le sol n’djamenois, en réponse à la main tendue des autorités de la transition. Dans la foulée, son mouvement décide de l’exclure pour « haute trahison et intelligence avec l’ennemi ».

Le désormais ex-porte-parole du FACT est né le 1er octobre 1959 à Bembaïdo par Tapol, province du Logone occidental. Ce juriste et économiste est également théologien. Après une carrière de professeur contractuel, chargé de cours de littérature au lycée technique commercial de N’Djamena de 1983 à 1988, l’administrateur civil intègre l’administration pénitentiaire du ministère de la Justice. Au crépuscule du règne d’Hissène Habré, il fait un bref passage au gouvernement en tant que secrétaire général adjoint du gouvernement d’octobre 1990 au 1er décembre 1990.

Après son éjection du gouvernement, Kingabé va travailler à la direction des forêts et de la protection de l’environnement avant de mettre le cap sur l’Europe. Il sera tour à tour collaborateur scientifique puis directeur d’un cabinet de consulting suisse de 1996 à 1999, collaborateur scientifique à l’UNICEF de 2000 à 2004 et responsable du programme Agenda 21 du programme des Nations unies pour l’environnement pour le compte du canton Berne en Suisse.

Ce père de 9 enfants (dont 3 adoptés) est également pasteur depuis mai 2015 après des études théologiques de 2009 à 2014.

Parcours politique

Sur le plan politique, l’homme qui rentre au bercail après 30 ans d’exil a milité dans plusieurs partis et mouvements rebelles. Il a été membre de l’Union nationale pour l’indépendance et la révolution (UNIR) à partir de 1987, dès l’université, jusqu’à la chute d’Hissène Habré.

DE 2008 à 2011, Kingabé a été membre puis président du bureau de la représentation de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) en Europe. Il intégra ensuite le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) où il fut commissaire à la communication et porte-parole de février à juillet 2018 avant d’en être le secrétaire général de juillet à décembre 2018 et vice-président de janvier à octobre 2019. En fin de mars 2021 à son retour au pays, il assurait le rôle de coordinateur politique chargé de la communication et porte-parole du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).