Interview- La deuxième édition du concours littéraire international dénommé “prix Francis Bebey” est pour bientôt. C’est une initiative de l’Association des fous du livre (AFL) basée à Yaoundé au Cameroun. Elle est ouverte à des écrivains de 6 pays ( le Cameroun, pays d’accueil, le Sénégal, le Burkina-Faso, la Côte-d’Ivoire, le Mali et le Tchad). Renaud Dinguemnaial, écrivain tchadien et point focal de l’AFL au Tchad, a accordé à Tchadinfos, une interview sur les objectifs de ce concours, le choix des candidats.

M. Renaud Dinguemnaial, il est prévu le concours littéraire “prix Francis Bebey” qui concerne 6 pays dont le Tchad. Parlez-nous de ce concours.

C’est un concours qui est particulièrement sélectif. Il est réservé non seulement aux écrivains mais au genre romanesque. C’est-à-dire que les poètes, les nouvellistes et essayistes ne sont pas concernés. C’est ouvert uniquement au genre romanesque et ne peuvent “compétir” que les éditeurs qui ont édité un roman entre 2020 et 2021 dans une maison d’édition de l’un de ces pays. Donc les Tchadiens qui peuvent participer ce sont ceux qui ont édité au Tchad. De même pour les autres pays membres. C’est un peu comme le Chan du football qui ne concerne que les joueurs locaux. S’il y a un Tchadien romancier qui est basé en France, qui a édité en France, il ne peut participer. C’est une façon de stimuler les romanciers qui vivent et éditent dans leur pays.

Quels sont les objectifs visés par le prix Francis Bebey ?

Le concours vise notamment à révéler des nouveaux talents spécialisés dans le genre romanesque. On sait que ces derniers temps, il y a assez de production en Afrique globalement mais le genre romanesque est un genre majeur qui n’est pas très usité par les écrivains. Les romanciers se font de plus en plus rare parce qu’écrire un roman demande assez de concentration et les initiateurs de ce concours ont voulu maintenant mettre un accent particulier sur ce genre littéraire.

Au Tchad, comment comptez-vous procéder à la sélection ?

Les organisateurs ont voulu qu’il y ait une présélection, il m’a été demandé en tant que point focal de veiller à ce que le Tchad soit représenté par deux romans publiés entre 2020 et 2021 dans une des maisons d’édition du Tchad. Cela suppose qu’on va mettre en place une équipe de sélection et une fois avoir l’invitation, je compte me rapprocher du ministère de la Culture pour qu’il prenne également attache avec les maisons d’éditions et les hommes des lettres pour permettre que nous mettions en place un jury qui soit indépendant qui se prononcera sur les romans reçus. Et je ferai la transmission desdits romans aux organisateurs. Je ne peux pas rester dans mon bureau ici prendre deux romans et dire que c’est eux qui vont représenter le Tchad.

Espérez-vous que le Tchad puisse remporter ce prix ?

Le Tchad va “compétir”, et quand on va en compétition, c’est pour gagner. C’est vrai qu’on a affaire à des pays qui sont de grande tradition romanesque notamment le Cameroun, la Côte-d’Ivoire… Déjà il faut relever qu’au niveau du Tchad, on a de moins en moins de personnes qui écrivent et qui s’intéressent aux romans. Espérons qu’il y en aura déjà deux et que ceux-là seront de qualité pour pouvoir “compétir” avec les autres de la sous-région. Très honnêtement, on pourrait penser que nos chances de gagner sont minces mais des efforts louables sont faits. Des Tchadiens ont démontré ces derniers temps que nous ne savons pas manier que les armes mais également les plumes. Alors qu’un Tchadien remporte, ça ne m’étonnerait pas. Si d’aventure déjà un participant arrivait à gagner un prix, cela fera plaisir aux promoteurs de la culture dans leur immense majorité y compris le ministère en charge de la culture et les maisons d’édition, voire le peuple tchadien dans son ensemble.