NAIROBI, 30 octobre (Xinhua) — L’ONU a dénoncé mercredi les inégalités croissantes de revenus en Afrique, soulignant que l’expansion économique ne bénéficiait toujours pars à de larges segments de la population.

“Les chiffres montrent que le fossé entre riches et pauvres se creuse alors même que le continent connaît des taux de croissance économique élevés”, a déclaré le vice-directeur pour l’Afrique du Programme des Nations unies pour le Développement ( PNUD), Gerd Trogemann, en marge du Séminaire de l’économie inclusive du G20.

Cet événement de deux jours a rassemblé plus de 200 participants pour discuter des moyens d’intensifier les modèles de croissance économique inclusive en Afrique.

L’Afrique comporte toujours un secteur informel très important dont la contribution à l’économie n’est pas correctement appréhendée, a déclaré M. Trogemann.

“En conséquence, la plupart des pays ont une base fiscale relativement faible”, a-t-il dit.

La capacité de l’économie informelle à accéder aux marchés et aux informations est limitée, a déclaré le directeur. Il a appelé les gouvernements nationaux à créer un cadre qui permettra l’expansion du secteur privé.

Le responsable du PNUD a ajouté que les gouvernements ne jouaient qu’un rôle de soutien dans la création d’emplois.

“Toutefois, ils doivent veiller à ce qu’il y ait des opportunités pour l’innovation”, a-t-il dit.

M. Trogemann a appelé le secteur privé du continent à soutenir les efforts pour réaliser une croissance inclusive. Les entreprises « devraient réduire la pauvreté tout en recherchant les bénéfices”, a-t-il déclaré.

Certains secteurs se renforcent en Afrique, en particulier ceux des services et de l’industrie, a-t-il ajouté.

“Malheureusement, un grand nombre des matières premières produites sur le continent sont toujours exportées sous leur forme brute. Cela prive l’Afrique des recettes associées à la création de valeur ajoutée”, a souligné M. Trogemann.

Le Commissaire aux affaires économiques de la Commission de l’Union africaine Anthony Maruping a déclaré que le continent avait réalisé des performances économiques impressionnantes au cours des dernières décennies.

“En conséquence, la plupart de ces pays rejoignent les rangs des économies pionnières ou émergentes”, a indiqué M. Maruping.

“Nous conseillons aux gouvernements de s’assurer que leurs citoyens bénéficient de la croissance”, a-t-il dit.

“Ils doivent trouver un moyen durable de mobiliser les segments à faibles revenus pour lutter contre la pauvreté”, a-t-il ajouté.

Le commissaire a souligné que le rêve de l’Afrique était de réaliser une croissance inclusive et une prospérité commune pour favoriser une croissance endogène.

“Ainsi, les gouvernements ne devraient pas se focaliser exclusivement sur les chiffres de croissance mais aussi sur l’indice de développement humain”, a-t-il estimé.

Le directeur de la Banque africaine de développement pour la région Afrique de l’Est, Gabriel Negatu, a déclaré que l’Afrique se composait d’économies en développement qui disposent d’importantes richesses inexemploitées.

Les pays d’Afrique devraient veiller à ce que leur secteur privé produise des entreprises inclusives afin de permettre à la région de débloquer son potentiel.

“C’est une manière d’intégrer les pauvres dans la chaîne de valeur des entreprises, à différents titres que ce soit en tant que producteurs, distributeurs, fournisseurs ou employés. Toutefois, plusieurs défis doivent être relevés pour que ce processus réussisse”, a-t-il dit.

La création d’emplois stables génère des flux de revenus durables ainsi que de compétences techniques et de capacités pour les personnes en bas de la pyramide, a ajouté M. Negatu.

Il a par ailleurs observé que les manques d’infrastructures sur le continent avaient eu pour conséquence des volumes d’échanges intra-africains faibles.