La plateforme syndicale revendicative a lancé, ce lundi 11 janvier, sur l’ensemble du territoire national, une grève générale avec service minimum dans les hôpitaux. Le porte-parole adjoint de cette plateforme, Mahamat Nasradine Moussa, dans une interview accordée à Tchadinfos, explique les raisons de cette énième grève.

Pourquoi la plateforme n’a pas donné un préavis avant de lancer la grève ?

Pour lancer cette grève, la plateforme n’a pas besoin de donner un préavis, puisque le 9 janvier 2020, nous avons suspendu seulement la grève mais pas lever le mot d’ordre de grève. Alors une fois que la grève a été suspendue nous pouvons la reprendre à tout moment.

Pourquoi cette énième grève ?

Depuis le 9 janvier 2020, le jour où nous avons signé le protocole d’accord avec le gouvernement, il y a des engagements sur ledit accord. Dans ces engagements, il y a certains points que le gouvernement devrait appliquer en janvier 2020, en juillet 2020 et le dernier point en janvier 2021.

En ce qui concerne les indemnités, les Augmentations générales spécifiques (AGS), le paiement des frais de transport et la levée du gel des effets financiers jusqu’à juillet, le gouvernement n’a payé que l’intégralité des AGS. Pour ce qui est de la levée du gel des effets financiers des avancements et reclassements, en principe, le gouvernement devrait payer. Mais, jusque-là, il n’arrive pas à honorer ses engagements. Quant au paiement des frais de transport, en novembre 2020, le gouvernement a payé en partie celui de 2016 et il reste de 2017 à 2019.

Où en sommes-nous avec la signature du pacte social ?

La création du haut comité tripartite a pour but de continuer les négociations et trouver une solution à certains points de la plateforme syndicale revendicative qui ne sont pas achevés et arriver à la signature d’un pacte social. Lorsque nous avons commencé en mars 2020 à rédiger le projet de pacte social, jusqu’au mois d’août, nous avons dit au gouvernement de faciliter la signature de ce projet. Et pour permettre à la plateforme de le signer, il faut qu’il exécute les points du protocole d’accord que nous avons signés selon la période. Nous avons attiré l’attention du gouvernement sur les points cités. Nous voulons que le gouvernement nous paye avant qu’on ne signe le document.

En novembre 2020, une commission a été créée pour vérifier les dossiers…

En octobre 2020, le gouvernement a pris l’engagement de lever le gel des effets financiers des avancements et reclassements. Le mois est passé, rien. Et le mois de décembre aussi, rien. Selon le gouvernement, il est question de vérifier l’authenticité des actes de reclassement, de reversement avant de prendre en compte cet aspect. Une commission a été créée à la Fonction publique pour vérifier les actes et cela a été envoyé au ministre des finances depuis le 4 novembre, mais rien n’a été pris en compte jusqu’aujourd’hui.

Même en janvier 2021, rien n’a été pris en compte et pire, le gouvernement n’est pas venu vers la plateforme syndicale revendicative pour justifier cela. S’il n’arrive pas à honorer ses engagements, il peut nous appeler pour dire que compte tenu de telle ou telle difficulté nous ne pouvons pas respecter nos engagements. Dans ce cas, on peut comprendre et on va discuter avec lui, puis on va temporiser auprès de la base.

Ousmane Diarra