La région du Lac Tchad connait depuis 2015 la plus grave crise humanitaire du Tchad, avec près de 130 000 personnes déplacées.
Les déplacements des populations et le contexte sécuritaire dans la zone, exercent une pression autour des ressources naturelles dans les zones de concentration ; alors que les zones de déplacement sont caractérisées par des espaces de culture relativement restreints (wadi) et une insuffisance des ressources en eau pour les cultures.
Oxfam qui est présent dans la zone depuis mai 2016 à travers un programme humanitaire axé sur la protection, l’eau et l’assainissement et la sécurité alimentaire, a dans le cadre de ses actions de recherche de solutions durables pour la crise du Lac Tchad conduit une analyse sur l’accès à la terre aux retournés et déplacés.
Cette analyse a donné lieu à un atelier de restitution, d’échanges et de plaidoyer organisé ce 14 février 2017 à Liwa à l’endroit des différents acteurs pour débattre amplement des mécanismes identifiés de promotion de l’accès à la terre ainsi que les rôles et responsabilités inhérents au processus par acteur concerné.
A travers cet atelier qui a réuni une cinquantaine des participants issus des communautés hôtes, retournées (13 sites), déplacées, les autorités traditionnelles et administratives ainsi que les services techniques de l’Etat concernés par la thématique de l’accès à la terre, Oxfam a voulu évaluer les éventuels obstacles et risques de protection liés à l’accès à la terre pour les populations déplacées.
A l’occasion de la cérémonie d’ouverture dudit atelier, Mr Yaou Chakaraou, Responsable du programme de sécurité alimentaire d’Oxfam dans la zone du Lac a déclaré que « Les consultations menées à la base pour l’ensemble des sites ont ressorti qu’il n’y a pas de difficultés d’accès physique à la terre ; cependant il est judicieux que les différentes parties prenantes puissent s’engager afin de faciliter d’avantage l’accès á la terre aux communautés de façon équitable et durable à la terre.»
Dans le même cadre, il a rappelé aux acteurs présents que «  l’accès à la terre offre la possibilité aux ménages de produire, de subvenir à leur besoin et d’avoir un moyen d’existence résilient »
Cet atelier a en effet servi de cadre pour la présentation des résultats de l’analyse sus évoquée et partant décliné les rôles et responsabilités de chaque acteur quant à l’accès à la terre.
A l’issue de cet atelier la cartographie des acteurs de l’accès à la terre a été finalisée et une feuille de route a été rédigée puis adoptée par les acteurs concernés.
En clôturant l’atelier, le Préfet de Liwa M. Mahamat Dibro a affirmé « qu’Il n’y a pas véritablement un problème d’accès à la terre dans la zone et les populations doivent se référer à la loi quant aux modalités d’acquisition de terre »
Par ailleurs pour Oxfam ce processus de recherche action et plaidoyer, dialogue politique constitue une première étape vers une préparation de sortie de la phase d’urgence et une opportunité de s’inscrire dans des initiatives de résilience au Lac Chad. Oxfam entend poursuivre son action auprès des décideurs à tous les niveaux afin de favoriser la création des conditions meilleures d’accès à la terre pour les populations du Lac Tchad.