NEW YORK – La France espère faire adopter au plus tard jeudi matin par le Conseil de sécurité de l’ONU son projet de résolution sur la crise en République centrafricaine, a indiqué mardi l’ambassadeur français à l’ONU Gérard Araud.

Nous sommes en train de parvenir à un consensus sur le texte après d’intenses négociations et nous devrions pouvoir adopter le projet de résolution jeudi matin au plus tard, a-t-il déclaré en présentant à la presse le programme de la présidence française du Conseil. La France assume cette présidence tournante au mois de décembre.

M. Araud a rappelé que le projet de résolution donne mandat à la Misca (force panafricaine en Centrafrique) de protéger les civils et stabiliser le pays et qu’il autorise les forces françaises à soutenir la Misca.

Le texte demande au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de présenter dans les trois mois un rapport pour une transformation éventuelle de la Misca en opération de maintien de la paix de l’ONU si cela se révélait nécessaire à l’examen de la situation sur le terrain.

Cette transformation ne sera pas automatique, a tenu à souligner M. Araud. A ce stade il est difficile de savoir si la force africaine avec le soutien des forces françaises sera capable de faire le travail, a-t-il expliqué. Si la force africaine fait le travail il n’y aura pas besoin d’une force de maintien de la paix.

Selon un récent rapport de l’ONU, une telle force devra compter de 6.000 à 9.000 hommes pour être efficace.

Selon des diplomates, les Etats-Unis étaient réticents à la mise en place rapide d’une opération de maintien de la paix. Ils refusaient par ailleurs une solution mixte du type de l’Amisom (mission de l’Union africaine en Somalie, composée d’Africains mais financée par l’ONU et l’Union européenne).

Aux termes de la résolution, la montée en puissance de la Misca, qui doit atteindre 3.600 hommes à effectif plein mais n’en compte pour l’instant que 2.500, sera financée par un fonds fiduciaire alimenté par des contributions volontaires. Le projet de résolution satisfait les Etats-Unis, a affirmé M. Araud.

Le texte prévoit aussi une commission d’enquête sur les droits de l’homme, un embargo sur les armes à destination de la RCA et la menace de sanctions ciblées contre les responsables d’exactions.

Toujours selon M. Araud, le contingent français en Centrafrique sera chargé non seulement de rétablir l’ordre dans la capitale Bangui, mais aussi de sécuriser les axes routiers pour permettre un accès humanitaire.

La France a commencé à renforcer ses effectifs en Centrafrique, où elle devrait lancer dans les prochains jours une opération pour rétablir l’ordre dans un pays en proie au chaos. Selon le ministère français de la Défense, plus de 600 hommes se trouvent déjà à Bangui.

(©AFP / 03 décembre 2013 21h38)