Dakar, 25 août (APS) – Un séminaire régional axé sur la protection de l’aviation civile contre les attaques terroristes s’ouvre mardi à Niamey sous l’égide conjointe de la CEDEAO et de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), a-t-on appris de source informée.

Cette rencontre de trois jours a pour objectif d’amener les différents partenaires internationaux à ‘’participer aux efforts visant à empêcher l’utilisation à des fins terroristes des Systèmes portatifs de défense aérienne (MANPADS) en Afrique de l’Ouest’’, selon le communiqué transmis à l’APS.

La même source souligne le séminaire vise aider les Etats de l’Afrique de l’Ouest à ‘’mettre en place des mesures appropriées pour la protection de l’aviation civile contre des attaques terroristes menées à l’aide d’engins explosifs improvisés’’.

Il vise aussi à mener la lutte contre tous actes d’intervention illégale sur les territoires des Etats concernés, comme la prise d’otages à bord d’avions ou dans les aéroports, les détournements d’avion, etc., mais aussi à assurer un contrôle strict et efficace sur l’importation, l’exportation, le transfert, la réexpédition et le stockage de systèmes de type MANPADS, selon le document.

Le séminaire de Niamey regroupera au total 162 participants en provenance des 15 Etats membres de la CEDEAO, mais aussi du Cameroun, de la Mauritanie et du Tchad, notamment les directeurs généraux de l’aviation civile, de la police, des services de renseignements, de la gendarmerie.

Des représentants de compagnies aériennes, des responsables de sociétés de gestion d’aéroports, des prestataires de services de navigation aérienne, des responsables d’organisations sous-régionales, régionales et internationales, des donateurs et partenaires y prendront également part.

A l’issue des discussions, qui porteront notamment sur la situation des menaces terroristes en Afrique de l’Ouest et les défis posés par les MANPADS, le séminaire devra aboutir à des recommandations et à un plan d’action contre les Systèmes portatifs de défense aérienne.

Les organisateurs soulignent que parmi les autres résultats attendus de ce séminaire, figure ‘’le renforcement de la mise en œuvre de politiques adoptées par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, notamment la Convention sur les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et autres matériels connexes, en date du 14 juin 2006’’.

Parmi ces retombées, il y a aussi renforcement des capacités des autorités responsables de l’aviation civile ainsi qu’une nette amélioration de la préparation des Etats membres de la CEDEAO, du Cameroun, de la Mauritanie et du Tchad, aux menaces posées par des groupes terroristes présumés dans la région.

Le communiqué rappelle que la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO a adopté le 17 février 2012 un acte additionnel relatif à une sécurité aérienne commune.

Cet instrument a pour objet de ‘’protéger l’aviation civile contre les actes d’intervention illicite dans les Etats membres, notamment la prise d’otages à bord d’avions ou dans les aéroports, les détournements d’aéronefs et les attaques terroristes’’.

Le document fait aussi état d’une ‘’situation déjà préoccupante’’ qui s’y ajoute ‘’avec des menaces contre l’aviation civile émanant notamment d’AQMI, de groupuscules jihadistes opérant au Nord-Mali, du groupe nigérian Boko Haram, etc’’.

Ainsi, ‘’conscients du danger que représentent ces entités, les leaders régionaux ont exprimé leur +préoccupation face à la montée du terrorisme dans la région du Sahel et au Nigeria+ et noté +avec une grande inquiétude l’instabilité de la situation sécuritaire dans le golfe de Guinée, créée par les actes de piraterie, les vols à main armée en mer, le dumping, la dégradation de l’environnement ainsi que le trafic de drogue, d’êtres humains et d’armes+’’.

Le communiqué souligne ensuite que par lettre en date du 15 août 2012, le secrétaire général de l’OACI, M. Raymond Benjamin, a communiqué à la Commission de la CEDEAO ‘’des informations sur les menaces terroristes qui pèsent sur l’Afrique de l’Ouest émanant notamment d’AQMI, de Boko Haram, etc’’.

Selon la même source, ‘’suite à cette missive et en marge de la conférence de haut niveau sur la sécurité aérienne, tenue du 10 au 14 septembre 2012 à Montréal, au Canada, une réunion de coordination a eu lieu entre les Etats membres de la CEDEAO et l’OACI, à l’issue de laquelle il a été retenu l’idée d’organiser, courant 2013, un séminaire régional dans la capitale nigérienne’’.

La Commission de la CEDEAO enverra à Niamey une trentaine de délégués, notamment les commissaires chargés des Infrastructures, des Affaires politiques, de la Paix et de la Sécurité, les directeurs des Transports et Télécommunications et des Affaires juridiques, ainsi que le responsable du Fonds de la paix, indique t-on.

Outre les experts des différents services concernés par la problématique du transport aérien, seront également représentés les directions et services suivants : Paix et Sécurité, Alerte précoce, Force en attente, Armes légères, Etat-major de la CEDEAO, Communication, Conférence et Protocole, ajoute le communiqué.