SOCIETE – Le soir du 29 juillet au grand marché de N’Djamena, à la station de bus pour Gassi, dans le 7ème arrondissement de N’Djamena, bruits des passagers et bourdonnements de moteurs s’entremêlent. Les bus pour se rendre à ce quartier se font rares en cette soirée.

Il est 18 heures, femmes, hommes et enfants, regards perdus, squattent impatiemment les bus pour se rendre chez eux. Ici à la station de bus du grand marché, les bus pour Gassi se font rare et les places sont limitées. Pour ces passagers, cette situation constitue le quotidien. Les habitants sur ces axes se plaignent quand l’heure de descente s’approche.  Les chauffeurs des minibus préfèrent s’arrêter au rond-point de Chagoua et répartir au grand marché, pour les raisons de la clientèle, de bénéfices et aussi de la distance. Les clients eux, n’ont pas trop de choix.

« Il n’y a pas d’entente entre nous les passagers parce que toutes les fois que ces chauffeurs nous manquent de respect en refusant de nous conduire à destination, nous murmurons mais personne n’a le courage de lui dire. Nous ne nous entendons pas aussi s’il faut passer à une grève pour trouver une solution», laisse entendre une  passagère, habituée de ce tronçon.

Abdel Mahamat est un chauffeur de bus. Il a parcouru au volant de son bus ce trajet pendant plusieurs années. « Jadis nous partons à Gassi avec 200f CFA et le nombre des personnes par siège était de 3. De nos jour,  nous prenons seulement 2 personnes avec 250f du grand marché jusqu’à Gassi.  Nous ne générons pas de bénéfices », explique-t-il.  Cette situation fait que les chauffeurs de bus priorisent d’autres axes. Du moins, prendre les passagers à partir du grand-marché et les laisser à Chagoua. Abdel Mahamat explique que pour la distance Grand marché – Chagoua, ils prennent 150f CFA par client et font facilement 3 à 4 aller-retour dans la soirée. Ce qui n’est pas possible s’il faut aller jusqu’à Gassi.

« Sur cet axe, il y’a trop de problèmes » renchérit Ali, un autre chauffeur. Pour lui, les passagers ne sont pas reconnaissants et n’aident pas les transporteurs. « Imaginez, pour cette longue distance de Gassi – Grand marché,  il y’a des personnes qui descendent et nous remettent la moitié (150F-200F) du prix taxé. Il vaut mieux prendre la distance la plus courte et avoir une bonne humeur », justifie-t-il

Noudjimadji Perline