Ndjamena ! Les populations vivent la peur au ventre. L’insécurité gagne du terrain. Des morts sont notés de jour comme de nuit. Et pourtant, les pick-up des forces de police sont bien visibles dans les différents coins de la capitale. Un étranger est forcément marqué par les nombreuses patrouilles et la présence très remarquée de policiers à chaque coin de rue. Le paradoxe, c’est que chaque nuit des morts sont signalés. Ce samedi 29 mars en plein centre ville, deux hommes ont fait un braquage et ont tué deux commerçants un plus en 14h.
En plein centre ville, à l’intersection de la grande mosquée de N’djamena, deux hommes armés en moto ont abattu deux commerçants. Les boutiques dont un bureau de change desdits commerçants ont pignon sur rue en face de la grande mosquée, au grand marché de N’Djaména. Juste après leur carnage, les deux malfaiteurs se sont emparés de l’argent avant de prendre la fuite à bord d’une moto au vu et au su de tout le monde. Un atroupement a été très vite noté sur les lieux. La police s’est naturellement aussitôt pointée sur les lieux. Elle n’a pu que constater les dégâts.

Ces deux morts viennent s’ajouter à la longue liste de cadavres notés depuis plus d’un mois maintenant. En effet, un recensement fait à travers les médias depuis une semaine donne plus de dix morts par agression, attaque à mains armées. L’hebdomadaire “Union” faisait un avis de décès pour Doctor Mbaïaltebeye Néhémie lundi. Les jours qui suivent le mardi, le mercredi et le jeudi les quotidiens ont encore fait état des morts. Trois morts dans des coins différents sont enregistrés le jeudi parmi lesquels un enseignant. Ils ont été agressés, leurs biens emportés. Même les hauts cadres y passent. Au courant du mois de mars, un fonctionnaire a été tué, sa voiture de fonction emportée.

Le directeur de la police a fait un communiqué dans le journal parlé de la Télé tchad pour revenir sur les faits et annoncer la capture d’un des trois assaillants. Il a affirmé que les recherches se poursuivent et a mis à prix la tête de ces malfaiteurs. La police promet ainsi 50 millions de francs CFA d’Afrique centrale tout individu qui identifierait et qui signalerait les meurtriers de ces commerçants.

Ces tueries ont poussé l’Etat Tchadien a renforcé considérablement les moyens de la police nationale. A notre arrivée à N’djamena, nous avons été surpris de voir des patrouilles de forces de police à travers des pick-up à chaque rond point sans compter les limiers en civil.

Au courant du mois de mars les autorités ont annoncé la mise en place de sept nouveaux commissariats. En plus des dix qui en existent déjà, Ndjamena va en compter désormais dix sept. “La création de ces commissariats équipés en moyens conséquents, techniques et humains, permettra de faire valablement face à l’insécurité grandissante dans N’Djamena” a fait savoir le directeur général de la police Tahir Erda.

Cette insécurité donne tellement le tournis aux autorités de la police nationale que même les commissaires ne dorment plus. Le samedi 22 mars dernier, de retour à un dîner au célèbre restaurant Kirikou qui se trouve dans un coin chaud de Ndjamena, nous avons surpris les commissaires de police bien enturbannés au rond qui jouxte ce restaurant en train de prendre du thé tout en surveillant les officiers et éléments de police qui fouillent les voitures et les motos cravaches et AK 47 à la main. Il a fallu qu’un confrère Tchadien nous signale que ce sont des commissaires pour qu’on sache et que l’on constate de visu.

Source: pressafrik.com