Le confinement de la ville de N’Djaména et la grève des enseignants ont entrainé la fermeture des écoles. Un coup dur pour de nombreux élèves. Mais certains élèves transforment cette situation difficile en opportunités. Nous sommes allés à leur rencontre.


L’oisiveté, la fatigue et l’ennui gagnent de plus en plus les élèves. La raison, les activités scolaires sont suspendues. Les bibliothèques sont aussi fermées. Confinement oblige. Un décret pris par le président de la République, depuis le 31 décembre 2020 et renouvelé, le 07 janvier 2021, instaure ce confinement.

C’est une situation difficile à gérer et peu enviable qui oblige la plupart des élèves à passer toute la journée à la maison ou aux carrefours de certains quartiers. Visage rond, cheveux ébouriffés, Noël gère ce ”moment de galère”, comme il le peut. Dans une petite cabine téléphonique où on l’a rencontre, il est couché devant son ordinateur, en train de se distraire en suivant un film chinois. “C’est ici que je passe mes journées, comme je n’ai pas une activité lucrative à faire…c’est mon occupation comme ça”, confie l’élève en classe de 1re scientifique.

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Si Noël se plonge dans la distraction, certains élèves mettent à profit ce temps. Saturnin Asdjiguem, élève en classe de terminale, a, quant à lui, transformé ce moment de confinement pour se faire de l’argent. C’est dans un marigot de la commune du 9e arrondissement qu’il passe ses journées, en fabriquant des briques. “Au lieu de passer le temps sous les arbres en espérant un lendemain positif quant à la reprise des activités scolaires, je préfère chercher de l’argent”, dit-il, en lavant le moule qui lui permet de fabriquer les briques.
“L’école ana Tchad da manyanfa kalass”(l’école tchadienne ne vaut plus la peine, en arabe local), lance l’un de ses camarades, qui est conducteur de moto-taxi.

Il n’y a pas que les garçons qui semblent être touchés par cette situation. Les filles aussi en souffrent mais “comme les travaux domestiques nous occupent au maximum, il est difficile de le sentir”, affirme Léonie Mamadjibeye.
Les parents qui se voient impuissants devant cette situation, ont désormais les regards tournés vers le gouvernement qui tient des discours peu convaincants, par rapport au confinement de la ville de N’Djaména.

De son côté, le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF) demande au gouvernement de rouvrir les portes des écoles pour permettre aux élèves de rattraper le temps perdu.
Pour Henrietta Flore, la directrice exécutive de ce Fonds, la fermeture des écoles a fait que la ” capacité des enfants à lire, écrire et faire des mathématiques de base a souffert et les compétences dont ils ont besoin pour s’épanouir dans l’économie du XXIe siècle ont diminué”.