Après deux grosses pluies abattues sur N’Djamena, la population est replongée à nouveau dans ses grincements de dents habituels. Ces pluies ont perturbé la tranquillité de la population qui pensait déjà, à la fin de la saison pluvieuse.

De Farcha dans le 1er arrondissement à Lamadji dans le 10e, en passant par les autres quartiers, le constat est amer variant d’un milieu à un autre. La similitude dans ce cas de figure est l’inondation et la difficulté d’accéder aux voies pour vaquer à ses occupations. Tel est le cas de Boutalbagar et Habena, où la population est obligée de marcher dans la boue sur une bonne distance avant de se chausser au bord du goudron, malgré les risques d’infection des maladies au niveau du pied. Même son de cloche du côté de Madjorio, Djougoulié, Angabo…

Les dégâts matériels ne sont pas exempts des victimes de ces deux pluies. L’on note des toits des maisons emportés, des maisons écroulées, des panneaux publicitaires enlevés ou tordus. L’eau qui imbibe insidieusement les maisons et même dans les chambres trouble la quiétude des habitants en proies aux méfaits.

De tout cela, et malgré les efforts de la mairie à sortir les N’djaménois et les habitants des quartiers périphériques de cet impasse, la population se sent délaissée et se bat pour s’en sortir d’affaire. MM. Abdelnasser Moumine et Ngartoldé Jean-Yves du quartier Ambata expliquent comment la population se bat pour évacuer l’eau. « On fait du mieux pour canaliser et drainer l’eau nous-mêmes pour amoindrir sa stagnation. Par nos cotisations on achète les remblais pour nos routes et un peu avec l’aide de la mairie, qui vient quelques fois nous les racler. Si non, quand il pleut, c’est de la merde ici ». Un geste de citoyenneté à saluer.

Cependant, tout laisse présager que la saison pluvieuse de cette année tend vers la fin, de quoi se réjouir les populations les plus atteintes. Mais, étant donné qu’elle est saisonnière et reviendra d’ici, à quelques mois seulement.

N’y a-t-il pas lieu de penser sérieusement à sortir de ce calvaire l’année prochaine ? Laissant le temps de chercher des solutions adéquates entre la mairie de la ville de N’Djamena et les quartiers les plus touchés, d’où chaque côté concerné apportera sa contribution.

L’incessibilité de nos autorités laisses entrevoir que toutes leurs actions salvatrices vient comme un « médecin qui intervient après la mort du patient ». En tout état de cause, nos responsables municipaux doivent se familiariser avec cette maxime qui dit : « prévenir vaut mieux que guérir ».

Autre fait constater, est que l’on attend toujours l’arrivée de la calamité pour chercher des solutions et ça donne l’effet du « médecin après la mort ». Comme quoi, à N’Djamena, ce n’est toujours pas le beau temps après les pluies.