Les réalisations de la commune du 7e arrondissement de l’année 2020 sont marginales. Pourtant, c’est la plus grande municipalité de la capitale.  Selon nos sources, elle s’apprête à organiser une session budgétaire pendant ce mois de février, pour adopter sa feuille de route financière 2021. Que peut-on retenir du budget de l’année écoulée ?

La commune du 7e arrondissement s’est réunie le 4 avril 2020 pour prévoir et  adopter ses plans d’engagement des dépenses publiques de l’année 2020.  Un budget a été adopté dont le montant s’élève à plus de deux milliards de francs CFA. Le budget compte une quarantaine de projets et définit la feuille de route de la commune pour l’année. Que peut-on donc retenir des réalisations de la commune pour 2020 ?    

Trois rues de trente mètres ont été aménagées dans les quartiers Chagoua, Habena et Amtoukouin. A cela s’ajoutent quelques caniveaux curés accompagnés des quelques opérations de balayage des rues.  Pour l’année 2020, “rien n’a été exécuté”, estime le porte-parole du conseil communal, Mbairessem Djenade Clément.

Pour lui, le vote  même du budget n’a pas été clair. « On ne discute pas deux à trois heures du temps pour voter un budget. Le budget même a été voté tard. Au lieu de le voter à la veille de l’année, il a été voté en avril et cela est une entorse à son exécution. Et d’ailleurs, le budget a été voté en chiffre, nous avons dit qu’on reviendra en juin pour aménager les annexes, mais l’exécutif ne nous a pas convoqués pour revoir cela malgré nos  demandes. Ils ont profité sur la Covid-19 pour dire que les recettes n’ont pas été collectées », affirme Mbaïressem Djenade Clement.

Interrogé, le 2e adjoint au maire, Mahamat Saleh Brahim, confie qu’ « au sujet du budget de l’année 2020, je pense que deux à trois pour cent ont été réalisés. »

A qui profitent les recettes de la commune ?

Depuis l’année dernière, la commune peine à payer ses employés. En outre, une partie du personnel a été viré. Une situation que déplore Mahamat Saleh Brahim. « Depuis qu’on est arrivé, la commune n’a pas payé son personnel. C’est le trésor public qui paie les employés », souligne-t-il.   Neuf mois après l’installation de l’exécutif, l’Etat reste le pourvoyeur financier de la commune. « L’Etat a compris qu’à la commune du 7 arrondissement, il y a trop d’arriérés,  alors il a décidé de payer les salaires des employés. Jusque-là, à chaque fin du mois, on a le regard tourné vers là-bas », se résigne Mahamat Saleh Brahim. 

La commune a montré son incapacité à payer son personnel par « une mauvaise gestion », poursuit-il.  «Pourtant, le montant des salaires des employés de la commune par mois s’élève à 13 millions. La commune ne peut pas payer cela ?», s’interroge le 2e adjoint au maire.

Pour une commune qui compte un nombre important de bars, auberges, boutiques et stations de lavage sans compter les marchés… « Nous avons assez de ressources financières, malheureusement le maire principal nous empêche d’utiliser. Le plus souvent quand on demande le contrôle concernant les ressources financières, des problèmes surgissent toujours parce que le titulaire n’accepte pas », peste Mahamat Saleh Brahim.

Nos tentatives d’avoir la version du maire, Elsepa Akodmo, ont été vaines.