Des sources concordantes en provenance d’Abéché, chef-lieu de la région du Ouaddaï, jusqu’à ce vendredi, les forces de l’ordre poursuivent les fouilles pour retrouver des détenus de la maison d’arrêt évadés dans la nuit du mercredi au jeudi.

En effet, sur les 400 détenus que compte la maison d’arrêt d’Abéché, 99 ont fui après avoir manifesté et attaqué les gardiens à coup des pierres ramassées à l’intérieur même de la prison.

Contactées, des sources judiciaires sur place à Abéché, informent que, les détenus ont d’abord refusé de s’alimenter, puis manifester, violemment à l’intérieur de la prison. Après le trouble provoqué par eux-mêmes, les prisonniers attaquent les gardiens à l’aide des cailloux ramassés dans la cour de la maison d’arrêt.

Le motif de cet acte de soulèvement des détenus serait lié à leur alimentation. Certains renseignent que le repas servi aux détenus serait de mauvaise qualité. D’autres confient qu’il n’y a même de la nourriture ces derniers temps. Au parquet d’instance d’Abéché, l’on souligne que, le repas n’a pas manqué aux détenus. «On leur offre des bœufs et de sacs de mil chaque par mois», informe une source judiciaire.

Un habitant d’Abéché confie que le repas n’a jamais été suffisant aux détenus. Beaucoup attendent la visite des parents et connaissances, souligne cet habitant de la capitale de l’Est du Tchad. Un autre habitant confie que, les prisonniers ont fui en boudant la nourriture qu’on leur serve. «En plus de la mauvaise qualité du repas journalier, les détenus ne mangent pas régulièrement ces derniers temps», nous apprend, cet habitant d’Abéché.

Après leur évasion, les détenus se sont dispersés dans la ville et d’autres ont pris la route des petits villages environnants. Les sources policières sur place informent qu’après une opération de fouille, une vingtaine est arrêtée et ramenée dans leurs cellules.

Jusqu’à présent, 99 détenus sont encore dans la nature, renseigne une source judiciaire.

L’année dernière des prisonniers ont manifesté pour dénoncer la lenteur dans le traitement de leur dossier au niveau de la justice. Ils ont manifesté. Les gardiens ont riposté en tirant sur eux faisant 4 morts et plusieurs blessés.

Au Tchad la lenteur dans le traitement des dossiers des prisonniers fait que certains font plusieurs mois en détention sans jugement. Récemment, avant la grève des greffiers, le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, M. Hamid Mahamat Dahalob avait suspendu toutes les audiences civiles et de citations directes, pour que les juges vident tous les dossiers en matière pénale et criminelle. Même la prison d’arrêt d’Amsinéné à N’Djaména est surpeuplée. Le ministre a instruit les juges de vidé et libéré tous les détenus dont le délai de détention est dépassé.

La ville d’Abéché est le chef-lieu de la région du Ouaddaï. Elle accueille plusieurs bureaux des ONG humanitaires du fait de la présence des réfugiés soudanais du Darfour.