EDUCATION: De nombreux enfants sinistrés de la commune du 9e arrondissement ne vont pas à l’école. La montée des eaux a entraîné leur déplacement ou la fermeture des écoles.

  « L’école, c’est crucial : le début détermine la fin », disait Abd  Al  Malik le rappeur français. Mais beaucoup d’enfants sinistrés de la commune du 9e arrondissement de N’Djamena n’y vont pas.

« Mon pneu, mon pneu », crie Roger en sortant d’une tente du camp des sinistrés à Toukra. « C’est à ce jeu qu’il  s’accroche tous les jours », nous informe son grand frère. Non loin des tentes, des enfants de tous âges confondus, filles et garçons  se rassemblent. Les uns jouent avec des pneus. D’autres, munis de leur ligne à laquelle est accroché un hameçon, s’adonnent à la capture des poissons dans les bas-fonds.

Aux abords des eaux, bâton en main, Roger a pourtant l’école dans un coin de la tête. « Je passe pour la classe de CM2. Depuis que nous sommes venus ici, moi et mes parents, je n’ai pas remis pieds à l’école », confie-t-il. « On n’a pas été à l’école depuis que l’eau nous a envahis. Nous voulons reprendre le chemin de l’école », raconte de son côté Cécilia, visage triste. En effet, depuis plus de trois semaines, ils n’ont pas été à l’école. La montée des eaux, en plus des dégâts matériels, a mis hors des salles de classes de nombreux enfants de la commune du 9e arrondissement. 

L’inquiétude des parents

Les parents d’élèves sont inquiets de cette situation qui pénalise leurs enfants. « Ce que nous voulons, c’est d’avoir une école afin que nos enfants puissent apprendre. Hier, ma fille manifestait la volonté d’aller à l’école. Elle a suivi les autres et s’est fait tamponné par un motocycliste. Honnêtement, nous voulons une école pour nos enfants », plaide un parent. Marie, dont la fille va préparer le baccalauréat, est impuissante. « Ma fille passe pour la classe de terminale. Des écoles sont fermées, ma maison est sous l’emprise de l’eau, je ne sais où la mettre pour qu’elle prépare son examen », se lamente-t-elle.

Les responsables de la commune du 9e arrondissement, de leur côté, disent ne pas être à mesure de trouver une solution à leur niveau. Ils interpellent donc l’État à prendre en main le sort de ces enfants.