Le cimetière de Ngonba, dans le 9e arrondissement de N’Djamena, est au pied du fleuve Chari. Après les inondations des quartiers Ndingangali, Gardolé, Toukra, et Walia Hadjaraï, cet ancien cimetière qui se confond aux habitations est également envahi par les eaux.

Pendant que les résidents des quartiers Gardolé, Ndingangali, Walia Hadjaraï et une partie de Toukra décrient les conditions dans lesquelles ils se trouvent, notamment à cause des inondations, les défunts inhumés au cimetière de Ngonba, n’ont pas non plus un repos paisible. A 500 mètres environ après la descente de la route nationale menant au sud du pays, une partie du cimetière est couverte de verdure. La terre est humide. Des herbes poussent sur des tombes.

Un pas, deux pas, l’air pur nous conduit à la partie cachée de l’iceberg de l’ancien cimetière de Ngonba. Des stèles mises sur des tombes en terre deviennent de moins en moins visibles. « Faites attention si vous voulez continuer jusqu’au fond », nous alerte une dame au milieu du cimetière.

L’eau a envahi une partie du cimetière. Des sépultures construites en terre s’écroulent, créant ainsi des trous. « Nous avons peur, surtout quand nos enfants traversent le cimetière », confie-t-elle. « Quelques fois, il faut tenir leurs mains afin qu’ils évitent les tombes », ajoute t-elle.

Cette situation empêche les habitants dudit quartier de vaquer normalement à leurs occupations. « Nous montons les pirogues pour aller de l’autre côté », nous informe un jeune rencontré sur place. Vers la sortie Est, des motocyclistes se tracassent pour atteindre la voix principale qui conduit à la chaussée.


Le cimetière de Ngonba est-il abandonné ?

Il y a quelques années, les autorités ont pris la décision d’interdire l’enterrement des cadavres au cimetière de Ngonba. Elle serait motivée par l’agrandissement de la ville de N’Djamena. C’est dans ce sens que le site de Toukra a été choisi. Dès lors, cet ancien cimetière est abandonné. Aucun entretien.