EDUCATION-Située à environ 26 km de la ville de Mongo, l’école communautaire de Golonti est créée en 1962. Cette école est quasiment prise en charge par les maîtres communautaires. Elle ne dispose que de deux enseignants de l’Etat.

Trois grands bâtiments, deux toilettes et un forage d’eau, indique une école. C’est l’école communautaire de Golonti créée en 1962, juste deux ans  après l’indépendance du Tchad. Tout autour de cette école : une verdure et la montagne.

Située à environ 26km de la ville de Mongo, cette structure scolaire est quasiment gérée par la communauté de Golonti. Aujourd’hui, elle regroupe au total 531 élèves dont 253 filles.

Ces élèves sont répartis dans six salles de classes, dont deux niveaux jumelés. Il s’agit du Cours moyen 1ere année et 2eme année. Cette école ne dispose que de 06 enseignants dont 04 maîtres communautaires.

Comme beaucoup d’écoles publiques du pays, l’école de Golonti n’est pas exempte de la pléthore des élèves dans les classes. Elle fait aussi face à d’autres difficultés dont le nombre insuffisant des enseignants. Elle n’en compte que six. C’est ce qui explique d’ailleurs le jumelage de ces deux niveaux.

Le manque des matériels didactiques n’est pas aussi en reste. Toutefois, Brahim Mahamoud Adam, le directeur de ladite école apprécie l’appui de l’Unicef (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance) à cette école.

Son seul souci maintenant, c’est d’avoir des enseignants pédagogiquement qualifiés, envoyés par le ministère en charge de l’Education. « Il nous manque également des agents de l’Etat. Les parents d’élèves ne sont pas à mesure de payer tous les maîtres communautaires », s’attriste-t-il.
Malgré ce manque d’enseignants et de structure d’accueil pouvant contenir ces enfants, les enseignants ne se fatiguent pas au service des élèves. C’est le cas d’Ali Abakar, qui enseigne dans cette école depuis 2020.

« Cela fait déjà une semaine qu’il n’y a pas de cantine scolaire. Mais les élèves ne sont pas découragés. Ils viennent toujours en nombre, malgré tout », souligne-t-il. Une position que partage l’enseignant Abdallah Akouna Djarma, qui renchérit que « Certains élèves sont encore dans le bain des pesanteurs-socio-culturels. Ils refusent de parler quand tu leur poses des questions donc, il faut souvent leur expliquer en leur langue maternelle pour qu’ils comprennent».

De son côté, Doungous Taguilo, inspecteur pédagogique de l’enseignement primaire d’Aboutelfane Sud, que nous avons interrogé à ce sujet, affirme que son inspection est la plus grande de la province du Guéra car, elle couvre 97 écoles dont 17 non fonctionnelles.

Son inspection dispose de 24 inspecteurs d’Etat et 216 maîtres communautaires, nous renseigne-t-il. « La cause du non-fonctionnement de ces écoles est les parents. Il y a des parents qui n’arrivent pas à prendre en charge les enfants. D’autre part, il y a l’existence des maîtres communautaires qui sont mal pris en charge », évoque l’inspecteur.

Par rapport au manque des enseignants de l’Etat dans certains établissements comme l’école de Golonti, Doungous Taguilo, justifie que « Nous avons ciblé juste les grandes écoles en mettant un enseignant de l’Etat qui est directeur et chargé de cours. Partout dans nos écoles c’est comme ça. Avec 24 inspecteurs de l’Etat, on ne peut pas couvrir les 97 établissements».