La 6ème édition du mois de livre et de la lecture se tient du 02 au 30 novembre à N’Djamena. A cette occasion, plusieurs responsables des bibliothèques et librairies regrettent que le fait que “le Tchadien n’aime pas beaucoup lire”.

Placée sous le thème «Tous, lisons pour transcender nos différences”, la 6ème édition du mois de livre est lancée le 02 novembre à N’Djamena.

La bibliothèque a pour rôle de collecter tout ce qui est écrit au Tchad par les Tchadiens mais aussi à l’extérieur du Tchad pour conserver, entretenir et diffuser comme source de recherche sur tout ce qui concerne le Tchad et d’autres pays.

Dans la grande salle de lecture de la Bibliothèque nationale, les lecteurs composés en majorité des jeunes, se comptent sur les bouts du doigt. Yannick, étudiant en 3ème année de Lettres modernes, affirme que la lecture lui permet d’aller à la rencontre des écrivains qui ont produit des œuvres sur l’histoire du Tchad. “Quand tu viens pour faire la lecture, tu viens à la rencontre des écrivains qui nous ont laissé des œuvres sur l’histoire de notre pays. C’est aussi un moyen pour surmonter nos différences et avoir une idée de brassage“, dit-il. Devenir écrivain est un rêve pour Yannick, son œuvre préférée est “Taporndal, petites chroniques du pays Gor et d’ailleurs” d’Antoine Bangui.

A coté de Yannick, Moussa détenteur d’une licence en Economie, tenant en main “L’Etat est la seule ethnie rentable” de Moussa Abakar Malloumi, explique que la lecture lui permet de se cultiver davantage. “Je suis à la recherche d’emploi, ce qui fait que je suis disponible et la lecture me permet de me cultiver davantage“, argumente-t-il.

De la librairie la Source en passant par quelques bibliothèques dans les paroisses de N’Djamena, le constat est le même. Pour Zenaba, caissière à la librairie la Source, le tchadien n’aime pas lire”. Par jour, moins de 20 personnes achètent les livres.

Le directeur de la Bibliothèque nationale

Nguinambaye Ndoua Manassé, directeur de la Bibliothèque nationale, affirme pour sa part le Tchadien est de la culture orale et n’aime pas beaucoup lire. “Il faut dire d’abord que le Tchadien comme on le dit souvent est de la culture orale et naturellement les Tchadiens n’aiment pas beaucoup lire. La plupart lisent parce qu’ils ont un objectif à court terme qui les contraint à se concentrer à la lecture. Mais la lecture comme passion je pense que ce n’est pas donné à beaucoup au Tchad “, a-t-il analysé.

Toutefois au sein de son institution, il constate ces dernières années une légère amélioration de la part des jeunes qui se “bousculent” pour fouiller dans les livres. “Ce dernier temps on constate quand même une légère amélioration. On voit beaucoup de jeunes qui se bousculent ici pour lire. L’année dernière par exemple il y a un groupe de jeunes qui s’est mis en place pour pouvoir lire 21 livres chacun“, a-t-il témoigné.

Selon le directeur de la Bibliothèque nationale, dans le but d’amener les jeunes tchadiens à aimer la lecture, plusieurs initiatives sont mises sur pied. La bibliothèque envoie les auteurs dans les établissements scolaires pour être en contact avec les élèves. Cette méthode, selon le directeur, va motiver les élèves à s’intéresser à la lecture et plus tard aussi à écrire. Il y a aussi la création des clubs de lecture dans les établissements scolaires, les débats littéraires qui permettent aux auteurs de trouver un cadre d’échange, les compétitions inter-établissements sur la littérature tchadienne et autres.

Ça doit commencer au sein de la famille. Chaque matin ou soir ça dépend, ne se reste de prendre un livre, rester donner un exemple à l’enfant en train de lire et orienter l’enfant à lire des livres à son niveau qui peut aussi l’aider à s’habituer très tôt à la lecture. Je pense qu’on aura à gagner largement à avoir des grands auteurs, des grands penseurs, des grands écrivains qui peuvent nous sortir des textes sur l’histoire du Tchad “, croit Nguinabaye Ndoua Manassé.