Suite aux massacres perpétrés contre les Peuls du Mali le samedi 23 mars causant la mort de 135 personnes, l’Association Tabitall Pulaaku Tchad (Organisation des Peuls du Tchad) condamne vigoureusement cette barbarie et interpelle toutes les instances internationales à prendre des mesures nécessaires pour protéger cette communauté.

C’est par un communiqué de presse que la communauté peule du Tchad a réagi contre le massacre de 135 Peuls dans deux villages peuls du Mali notamment Ogossagou et Welingra le samedi 23 mars.

Pour l’AssociationTabitall Pulaaku représentant la communauté peule au Tchad, ce massacre est le énième d’une série d’autres qui a tous les caractéristiques d’un génocide en cours.

A cet effet,  Tabitall Tchad appelle  le gouvernement tchadien et le Président Idriss Deby Itno compte tenu de :

  • l’implication militaire du Tchad au Mali;
  • du leadership militaire du Tchad en matière de lutte contre le terrorisme dans la sous-région et dans l’espace G5 Sahel;

De dénoncer ce génocide et de faire pression sur le gouvernement malien afin d’arrêter ces massacres et de protéger les Peuls du Mali.

Aussi, face à cette situation tragique, l’Association Tabital Pulaaku Tchad demande à la communauté internationale de :

  • condamner, avec la dernière énergie, tous les actes génocidaires ciblant les populations civiles peules et assurer la sécurité de cette communauté;
  • constate que malgré la présence des forces onusiennes au Mali, le génocide continue et les génocidaires ne sont nullement inquiétés;
  • déplore l’incapacité des partenaires internationaux présents sur le terrain des opérations et des représentants de la communauté internationale comme les Nations-Unies, l’Union africaine, les Forces Conjointes du G5 Sahel, l’opération Barkhane, l’Union européenne, la France, etc. d’assurer la sécurité et la protection des populations civiles prises entre le marteau de la ‘’lutte contre le terrorisme’’ et l’enclume des milices civiles communément appelées les « dozos »;
  • demande aux Etats membres du G5 Sahel touchés par le désastre des affrontements inter-communautaires d’observer l’équité, la neutralité, le respect des droits de tous les citoyens et de veiller à éviter d’entretenir les logiques de la stigmatisation et des réflexes violents qui prennent racine au Mali et au Burkina Faso;
  • appelle les Etats malien et burkinabé à assurer, sans discrimination, la protection de toutes leurs populations, sans distinction d’origine ethnique et confessionnelle, pour éviter le spectre de guerres civiles destructrices pour tous ;
  • demande que le Conseil de sécurité des Nations-Unies et l’Union africaine (UA) prennent les dispositions qui s’imposent pour une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) en ce qui concerne les massacres et crimes contre l’humanité perpétrés sur les Peuls au Centre du Mali et au Burkina Faso.

Enfin, Tabitall Pulaaku Tchad présente ses sincères condoléances à la communauté peule du Mali et aux familles des victimes.