Le Tchad a signalé des progrès sur le plan juridique, institutionnel conformément à la coopération avec les mécanismes des Nations Unies, dans le cadre de son troisième Examen périodique universel (EPU), le mardi 13 novembre 2018 à Genève.

« Qu’il s’agisse de conflits intercommunautaires, de la pauvreté, des difficultés d’accès aux services sociaux de base, du réchauffement climatique, des nouvelles menaces sécuritaires, plus particulièrement le terrorisme, toujours est-il que les défis sont nombreux et multiformes », a déclaré le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Chargé des Droits humains, Djimet Arabi, devant le Conseil des Droits de l’Homme. Selon lui à l’image de plusieurs États africains, le pays fait « face à de multiples foyers de tensions ayant des conséquences désastreuses sur la situation des droits de l’homme ces derniers temps ».

Pour Djimet Arabi le Tchad s’attèle à faire du respect et de la promotion des droits de l’homme un axe majeur de sa politique nationale. A cet égard, le Garde de Sceaux a répondu implicitement à la Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture (FIACAT) qui avait souligné que « des cas de torture continuaient d’être recensés », avec comme « principales victimes », des membres d’organisations de la société civile, des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes.

Face à ces allégations de cas torture infligés « dans les locaux de garde à vue », N’Djamena entend insister sur les pouvoirs octroyés à la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), dans le cadre de la lutte contre la torture. « Ce sont des avancées notables qui doivent être soutenues par les différents partenaires afin d’éradiquer entièrement ce fléau résultant des années des conflits armés et des dictatures », fait remarquer le ministre de la Justice.

S’agissant des droits de l’homme et de la lutte antiterroriste, les services de la Haut-Commissaire Bachelet ont interpellé le Tchad sur l’adoption en juillet 2015, d’une législation contenant une définition générale de l’attentat terroriste, rétablissant la peine de mort pour les auteurs d’actes de terrorisme et faisant passer de quarante-huit heures à trente jours la durée de la détention avant jugement (celle-ci pouvant être prolongée deux fois).

Sur cette question, le Tchad par la voix du ministre Djimet Arabi a indiqué que la loi 034/PR/2015 portant répression des actes de terrorisme du 15 juillet 2015 est en cours de révision avec l’appui des partenaires de l’Union Européenne et de I’ONUDC. « La nouvelle loi recadrera la définition du terrorisme conformément aux standards internationaux et fixera les modalités de son application en respectant strictement les droits de tous à un procès équitable », a déclaré M. Djimet Arabi.

Le Tchad a toutefois profité pour rappeler que le pays est au cœur du dispositif de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et le bassin du Lac- Tchad.

https://news.un.org/fr/story/2018/11/1029031