La Commission européenne a alloué 1,5 millions d’euros supplémentaires à l’UNICEF pour renforcer la réponse à la malnutrition infantile dans trois régions de l’ouest du Tchad, à savoir le Lac, le Kanem et le Bahr el Ghazal.

Cette aide supplémentaire survient suite à l’augmentation du nombre de cas d’enfants souffrant de malnutrition dans ces régions. La détérioration de la situation est causée par une mauvaise pluviométrie lors de la saison des pluies, de mauvaises récoltes et par la fermeture de facto de la frontière avec le Nigéria en raison de la violence liée au conflit avec Boko Haram. Ces différents aspects ont porté un véritable coup dur aux populations de l’ouest du Tchad.
« Compte tenu de l’impact du conflit en cours et des perturbations saisonnières, il est désormais indispensable que la communauté humanitaire accélère sa réponse nutritionnelle d’urgence. La généreuse contribution de la Commission européenne, par l’intermédiaire de son département pour l’aide humanitaire et la protection civile (ECHO), permettra une fois de plus d’assister les enfants tchadiens qui souffrent de la malnutrition », a déclaré Philippe Barragne-Bigot, Représentant de l’UNICEF au Tchad.
« L’insécurité alimentaire dans l’ouest du Tchad a augmenté à un rythme alarmant. La violence le long de la frontière entre le Nigéria et le Tchad a provoqué de nouveaux déplacements de populations avec des conséquences humanitaires désastreuses, » a déclaré Olivier Brouant, Chef de Mission d’ECHO au Tchad. « Ce fonds supplémentaire permettra à l’UNICEF de continuer à relever les défis de la situation nutritionnelle, en maintenant et en améliorant le niveau d‘intervention dans les trois régions les plus touchées. »
Grâce à ce nouveau financement, l’UNICEF couvrira 184 établissements de santé et pourra soigner environ 24.000 enfants souffrant de Malnutrition Aigüe Sévère (MAS). En étroite coordination avec les organisations gouvernementales et non gouvernementales, l’UNICEF appuiera les systèmes existants pour améliorer la qualité et accroître l’accessibilité aux services sociaux de base.

Le financement s’ajoute à une contribution de 4 millions d’euros prévue plus tôt cette année par ECHO et UKAid, l’agence de développement international du Royaume-Uni. Grâce à la précédente contribution, l’UNICEF assure déjà le traitement des cas de MAS attendus chez les enfants de moins de cinq ans dans les régions de la bande sahélienne du Tchad. L’UNICEF assure aussi la provision d’équipements, de suppléments alimentaires, de médicaments.

Une récente enquête menée par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) montre que l’insécurité alimentaire et la malnutrition ont atteint des taux alarmants dans la région du Lac et dans les régions voisines du Kanem et du Barh El Gazal. Le nombre de personnes en insécurité alimentaire dans ces trois régions a considérablement augmenté, passant de 339 000 à 522 000 en six mois. Le nombre d’admissions dans les hôpitaux pour la malnutrition a augmenté de 23 pour cent dans les trois régions par rapport à la même période l’an dernier. Les données recueillies montre qu’entre janvier et aout 2015, plus de 35.000 enfants sévèrement malnutris ont été admis pour traitement dans les trois régions. Le nombre étant beaucoup plus élevé que prévu, cette situation met à rude épreuve la capacité des centres de santé à répondre de manière adéquate.